Vos images ont souvent une portée symbolique. Ainsi, cet homme qui marche dans le village de Massoulé en tournant le dos à l'image de Khomeiny. A votre avis, quelle est la force de l'image par rapport au texte ?
Le symbole, ancré dans la culture persane, fait partie intégrante de ma pensée.Deux mille cinq cents ans de despotisme monarchique et deux décennies dictatoriales des mollahs ont façonné un art persan en symboles : jeux de mots, gestuelle particulière, poèmes aux multiples significations qui disent, tous, l’histoire et la vie quotidienne en Iran, les sentiments et les révoltes aussi.
En essayant d’approfondir ma connaissance de l’alphabet de l’image qui est un langage universel, je m’efforce de m'adresser à travers le symbole, à un nombre plus important de gens que ceux qui ont accès aux textes.
Au cours de mes voyages dans différentes régions du monde, je m’efforce d’élargir ce langage universel. A chaque reportage, à chaque rencontre, le regard que je porte sur le monde s'enrichit ainsi que ma manière de le présenter.