Né au
Brésil, diplômé en économie, Sebastião
Salgado se consacre depuis 1973 à la photographie de reportage.
La famine au Sahel puis les conditions de travail des immigrés en
Europe inspirent ses premiers travaux.
Il témoigne de la vie des hommes du monde entier, de leur travail,
de leurs souffrances et de leurs exodes et interroge la relation que l'homme
entretient à son territoire.
Portraits,
scènes de la vie rurale, rites des Indiens des Andes et de la forêt
amazonienne sont autant de témoignages de cultures menacées,
ancrées dans une forme traditionnelle de perception du monde.
Les
reportages en Inde sur les mines de charbon de l'état de Bihar et
les travaux de construction du canal du Rajasthan mettent en évidence
le travail de "La Main de l'Homme" et dessinent, par l'exemple
de la femme indienne, les conditions de travail des femmes des pays émergents.
Salgado
suit le parcours des populations déplacées, qu'il s'agisse
de nouveaux citadins, émigrants dépourvus de repères,
perdus dans la dynamique du développement incontrôlé des
mégalopoles ou de victimes de la famine, des problèmes
géopolitiques ou des conflits ethniques.
Les
images d'Afrique suivent le parcours de ces réfugiés et l'embryon de vie sociale qu'ils tentent de reconstruire
dans les camps qui les accueillent.
Le
célèbre reportage consacré en 1986 aux mines d'or
de la Serra Pelada offre une illustration exemplaire de la destruction
de l'environnement naturel et de la dégradation des relations humaines
dans des conditions extrêmes.
La
vie et le travail des exploitants de la mer, photographiés entre
1988 et 1991, témoignent d'ancestrales méthodes de pêche
menées dans un esprit qui respectait les écosystèmes
et tend aujourd’hui à disparaître.
C'est
dans l'environnement dévasté des puits de pétrole
en feu au Koweït en 1991 que Salgado montre le périlleux travail
des "combattants du feu" et les dégâts considérables
engendrés par la pollution.
Dans Genesis,
le projet que Salgado mène depuis 2004, son regard se porte sur
un monde encore vierge de toute emprise humaine. C'est une nature puissante
et créatrice qui nous est alors révélée.
Exposition
jusqu'au 15 janvier 2006 de cent trente-quatre photographies, appartenant au département
des Estampes et de la photographie ou à la collection de l'auteur.
Explorant
tous les continents, les photographies de Salgado témoignent de
l'action de l'humain sur la nature. Respectueuses de la dignité des
hommes, elles fixent leur regard, témoignent de leurs efforts, de
leurs souffrances, de leur volonté de survivre. La recherche plastique
devient, dans cette œuvre, une incitation à la réflexion
et à l'action.