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Farce
en deux actes et sept tableaux. Création à Paris,
théâtre Antoine, le 8 juin 1955. Mise en scène
Jean Meyer, décors Jean-Denis Malclès, peints
par Jean Bertin. Avec Marie Olivier (Véronique), Michel
Vitold (Georges de Valera), Armontel (Jules Palotin), Jean Parédès
(Sibilot), Jean Toulout (Mouton), Daniel Mendaille (Lerminier),
Jean Le Poulain (Demidoff).
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Considérée comme
une œuvre charnière par les commentateurs de Sartre,
le texte joue sur l'ambiguïté de l'interprétation
des thèses anticommunistes véhiculées par
la presse de l'époque. Sous les apparences d'une critique
virulente de la grande presse, la pièce connut de nombreux
soubresauts dont les journaux se font l'écho : remaniements
de textes tardifs, coupures à cause de la longueur du
texte et des tendances "crypto-communistes", retrait de Louis
de Funès, pressenti pour jouer le rôle du directeur
de journal, remplacé par Armontel ; c'est Michel
Vitold qui interprète le rôle-titre.
Sartre déclare vouloir "à peine transposer l'actualité
risible, mais non pas écrire une pièce à
clef". Ce n'est pas une pièce sur l'affairisme à
la façon de Topaze, mais il insiste sur l'idée
d'une "satire portant sur la structure de la société".
Il dénonce les journaux qui ont refusé de publier
les communiqués de publicité, payants, précise-t-il.
L'Humanité du 12 juin 1955 titre "Nekrassov
fait rire aux dépens de l'anticommunisme", et Thierry
Maulnier y voit "une revue satirique sur un argument prétexte,
qui s'essouffle rapidement" (Combat, 13 juin 1955).
Si Sartre cherchait en lui-même la force de faire scandale
comme il le faisait savoir dans un numéro des Temps
modernes, il fut largement servi. Objet de critiques tous
azimuts, la pièce ne compta que soixante représentations.
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