L’Écume des jours
Boris Vian, France, 1946.
Manuscrit autographe
BnF, Manuscrits, NAF 28157 (Fonds Boris Vian) f. 124
© Société Nouvelle des Editions Pauvert 1979, 1996 et 1998
© Librairie Arthème Fayard, 1999 pour l’édition en œuvres complètes
Colin est découragé par la maladie de Chloé. Alors que le marchand de remèdes lui suggère de partir sans le payer tant le prix du remède est élevé, il n’a aucune pugnacité :
« - Combien vous dois-je ?
C’est bien cher… dit le marchand. Vous devriez m’assommer et partir sans payer.
Oh, dit Colin, je suis trop fatigué.
Alors, c’est deux doublezons, dit le marchand.
Colin tira son portefeuille.
Vous savez, dit le marchand, c’est vraiment du vol.
Ça m’est égal, dit Colin d’une voix morte.
Il paya et s’en alla ».