La couverture représente Charlie Parker. « Pour Charlie Parker, le cas est un peu différent [de celui de Kenny Clarke] ; avec lui, on touche à l’impossible. Quand on réalise ce qu’il fait, quand on constate que ce garçon de vingt-neuf ans a créé et développé un style, une sonorité, une conception entière du saxo alto absolument différents de tout ce qui avait précédé, on reste confondu. Et qu’on ne parle pas de procédés. Charlie sent sa musique et la joue avec autant de sincérité que Bechet. Reste qu’elle est actuellement moins accessible ; de grands critiques n’avouent-ils pas quotidiennement qu’il leur a fallu des années pour comprendre la valeur d’une Bessie Smith ou d’un Lester Young ? Gageons que, dans vingt-cinq ans, Charlie recevra le même genre d’ovation que Bechet » (« Retour sur… le festival du jazz », Spectacles, n^o 8, 1^er juin 1949).
« Il faut véritablement être aveugle à l’évidence pour refuser de voir en Parker un musicien d’une envergure aussi prodigieuse que celle des plus grands des générations précédentes. La netteté, l’attaque, l’éclat dur de son jeu, une sonorité unique, et un sens du jazz rarement rencontré, voilà quelques-unes des qualités de Parker qui ressortent dans ce disque. Quant à ses dons d’improvisateur, je répète qu’ils tiennent du génie » (« Charlie Parker’s quintet » dans Jazz News, Œuvres complètes, Paris, Fayard, 2001, tome VIII, p. 81).