Le Bal Mabille
Jules de Goncourt.
Aquarelle, 14,5 x 31,5 cm
Paris, musée Carnavalet
© cliché Joffre
La bourgeoise monarchie de Juillet avait laissé se multiplier les bals publics à l'atmosphère très licencieuse. La campagne de moralisation qui suivit 1848 en fit fermer le plus grand nombre. Ceux qui survécurent devinrent franchement crapuleux, tel le célèbre bal Mabille situé sur les Champs-Élysées : les putains y racolaient et les lorettes découvraient qu'elles pouvaient y gagner autant en une soirée qu'en un mois de travail. Mondains et écrivains réalistes venaient y chercher l'aventure ou l'inspiration. Et dans l'hôtel clinquant et trop vite édifié de Saccard, "l'odeur de Mabille traînait, les déhanchements des quadrilles à la mode dansaient, toute l'époque passait avec son rire fou et bête, son éternelle faim et son éternelle soif." (La Curée, Pléiade, t. I, p. 437.) Avant d'y promener la jeune Nana, Zola fit danser à Mabille sa première héroïne, la Laurence de La Confession de Claude.
 
 

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