"Toute la journée dans Paris
les camelots à la voix éraillée crièrent L'Aurore
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Charles Péguy, Cahiers de la Quinzaine,
4 décembre 1902
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Cette vision est bien sûr aux antipodes de celle
des dreyfusards qui n'ont qu'un seul souhait : que la justice soit rendue
et que la vérité éclate au grand jour. C'est le sens
de la pétition qui circule parmi ceux que Clemenceau désigne
sous le vocable d'"intellectuels" : Charles Péguy,
Marcel Proust et Anatole France sont parmi les premiers signataires. L'
affaire Dreyfus commence donc par le procès, pour diffamation,
et la condamnation de Zola, convaincu depuis novembre 1897 qu'une erreur
judiciaire a été commise et que, seul, un procès
en assises, ouvert à tous, pourra faire sortir l'innocent du bagne.
Car "la vérité est en marche et rien ne l'arrêtera".
Après l'exil, vécu par Zola avec un sentiment de solitude
extrême, c'est le retour, en juin 1899. Mais la "justice"
n'est pas encore rendue. Il faut attendre 1906 pour voir Dreyfus réhabilité
et réintégré dans l'armée comme chef d'escadron.
Les documents : Émile Zola, J'accuse ! La une de L'Aurore, 13 janvier 1898 Bobb, J'Accuse, caricature antidreyfusarde D'Nizard, Dreyfus, le Napoléon des martyrs Orens, J'Accuse, caricature dreyfusarde Félix Valloton, L'âge de papier Meyer, Dégradation d'Alfred Dreyfus |