Les fumeurs de hadchids

Honoré Daumier, 13 septembre 1845

Série « Les Beaux jours de la vie », n°6, publiée dans Le Charivari
Lithographie , chez Auguste Bry (Paris)
BnF, fonds du service Reproduction, 4-Lc2-1328
© Bibliothèque nationale de France
La légende du Charivari commente sans esprit cette lithographie de Daumier qui montre deux fumeurs, sans doute habitués comme lui de l’hôtel Pimodan. On sait aussi que Daumier se montra rebelle au haschisch.
 
Le rire, presque toujours violent, fait son apparition dans l’œuvre de Baudelaire dès le Salon caricatural de 1846. Il théorise ce phénomène « satanique » dans une série de textes consacrés à « l’essence du rire » et à l’art de la caricature. Contrairement au rôle qu’elle remplit chez Molière ou Voltaire, l’ironie échappe chez lui à toute fonction sociale ou philosophique : elle est une maladie « d’un genre absolument incurable » et fait du poète, à l’instar du personnage romanesque de Melmoth, « un faux accord / Dans la divine symphonie ».
 
« Dans la ménagerie infâme de nos vices,
 
Il en est un plus laid, plus méchant, plus immonde !
Quoiqu’il ne pousse ni grands gestes ni grands cris,
Il ferait volontiers de la terre un débris
Et dans un bâillement avalerait le monde ;
 
C’est l’Ennui ! – L’œil chargé d’un pleur involontaire,
Il rêve d’échafauds en fumant son houka. »
 
Les Fleurs du mal, « Au lecteur », 1857