Chateaubriand et ses manuscrits
   

"J’ai détruit tous mes manuscrits ; le seul qui me reste est celui de mon voyage à Jérusalem, parce que je l’ai écrit au milieu de la mer et des tempêtes, dans l’année 1807. Je n’ai pas eu le courage de le brûler parce qu’il ressemble trop à toute ma vie."

Chateaubriand
Note portée sur le journal manuscrit de son Voyage en Orient.


Les seuls brouillons qui sont parvenus jusqu’à nous sont donc des exceptions, soit que Chateaubriand les ait épargnés lui-même pour des raisons sentimentales, soit qu’ils aient échappé à la destruction, soustraits par des secrétaires. Il est en effet probable que l’écrivain a préservé le manuscrit des trois premiers livres des Mémoires de ma vie par attachement à sa famille et à sa Bretagne natale, de même que les brouillons du livre Récamier par égard pour son amie. Il a également sauvé la quatrième partie du manuscrit de 1845, qui a principalement fait les frais de la relecture de 1846, en l’offrant à Madame Récamier : ces onze livres, reliés en cinq volumes par les soins de la nièce de celle-ci, Madame Lenormant, sont venus enrichir récemment les collections de la Bibliothèque nationale de France.