
L 'expression de "renaissance carolingienne",
née
sous la plume d'historiens au XIXe siècle,
laisse croire à tort
que l'empire carolingien succède à une époque barbare
et inculte. Au contraire, les prémices de cette renaissance sont
anciens, et sur les ruines de la culture romaine s'était déjà édifiée
depuis longtemps une nouvelle culture d'inspiration chrétienne.
Le tournant
qui s'opère aux VIIIe et IXe siècles n'en est pas moins
fondamental. De Charlemagne à Charles le Chauve, les empereurs carolingiens
ont su donner une impulsion décisive, et une véritable cohérence, à ces
premières manifestations d'une culture nouvelle, en soutenant avec
efficacité et enthousiasme les entreprises intellectuelles et artistiques
de leur temps.
Grâce au rôle joué par la cour
et par les écoles, la majorité des lettrés partage désormais
une culture commune. Celle-ci réussit à fusionner des influences
très hétéroclites, où les apports orientaux, anglo-saxons,
ibériques et italiens se greffent sur un socle franc et germanique. C'est
le premier grand épanouissement de la culture européenne.