Camilla Mayer II (Ruth Hempel), funambule
Cirque d’Hiver-Bouglione, 1948
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Ruth Hempel, dite Camilla Mayer, fondatrice de la troupe Camilla Mayer II, grimpe le long d’un mât jalonné d’encoches vers le câble d’environ huit mètres de long, tendu à moins de quatre mètres du sol. Elle entame une traversée depuis la passerelle à petits pas rapides, tenant de la main droite, avec le balancier, une lourde chaise qu’elle pose en équilibre sur le câble. Assise, souriante, elle fait de petits ciseaux avec ses pieds, qu’elle pose sur les barres de chaque côté pour se dresser et s’asseoir sur le dossier avant de se mettre debout sur le siège, en donnant de petites impulsions qui la font osciller, comme pour éprouver l’assise de l’ensemble. Puis elle refait les gestes à l’envers, méthodiquement, jusqu’à se retrouver assise sur la chaise, les jambes croisées. Alors elle lève un bras, le balancier calé sur son genou, et salue avant de se remettre debout et de poursuivre sa traversée à pas pressés, tenant la chaise d’une main, pour gagner la passerelle opposée. La chaise posée, elle se tourne et entame une seconde traversée, interrompue au premier tiers du parcours lorsqu’elle s’assied directement sur le fil pour négocier une roulade arrière, puis une deuxième, le balancier plaqué derrière la tête. Elle se rétablit, pose le balancier sur les montants de la passerelle et repart en s’équilibrant de ses bras à demi-arrondis de chaque côté de sa tête, en une déambulation précautionneuse, qu’elle stoppe à mi-parcours pour glisser en grand écart sur le fil et saluer en se tournant légèrement d’un côté et de l’autre. Ses gestes sont gracieux mais un peu amplifiés par l’habitude d’évoluer à plus de cent mètres au-dessus de la foule, hauteur qui rend les funambules minuscules. Son dernier passage, en avant, dressée debout sur les pédales et à reculons, s’effectue sur un vélo. MM.
Images liées
BnF, Éditions multimédias, 2021