Encyclopédie des arts du cirque

Arts du cirque

Divers exercices de la troupe de l’Olympischer Circus d’Ernst Renz à Berlin

Imprimerie Oehmigke & Riemschneider, vers 1850
Estampe n°1936, dite de Neu Ruppin
Collection Jacob/William. CNAC, Châlons-en-Champagne ; La Tohu, Cité du cirque Montréal, Québec
© Centre national des arts du cirque, collection Jacob/William
Cette estampe reproduit un florilège d’exercices équestres présentés au Cirque Olympique d’Ernst Renz, situé au 90 Charlottenstrasse à Berlin, à son ouverture en 1850. Ces « tours » ou scènes de manège racontent de petites histoires en costumes étudiés. Document de communication ou produit dérivé avant la lettre, il décrit, un « saut de baguette », un tableau de chasse par un couple d’ « Amérindiens » (pas-de-deux), un « sauvage » en pagne jonglant avec le feu, un jeu de cravache, deux écuyers à pied tenant une large pièce de tissus pour un « saut de ruban » (thème du tableau peint en 1890 par Seurat), une scène d’« éducation » d’un poney, une écuyère debout sur un cheval en mouvement en tenue de chasse pointant son fusil sur une cible. Sur sa ligne médiane, la planche évoque, à droite, une séquence de voltige dite « à la Richard » exécutée par une écuyère dont la longue robe bleu pâle et la couronne de fleurs contrastent avec la posture qui requiert une grande force musculaire pour se propulser depuis le sol de la piste, attraper la poignée du surfaix et se tenir sur un cheval nu, sans selle, lancé au galop.
À gauche, en vis-à-vis, une écuyère enveloppée d’un voile incarne une Vierge en adoration dans une scène de manège créée vingt ans plus tôt par Virginie Kenebel âgée de 13 ans, déjà danseuse et écuyère, baptisée La Taglioni équestre. La Vierge en adoration est le sujet d’un tableau réalisé par Maria del Rosario Weiss (1814-1843). Elle est la fille présumée du peintre Francisco de Goya qui s’exile et meurt à Bordeaux, ville dont elle fréquente un temps l’Académie des Beaux-Arts. Maria del Rosario elle-même immortalise par une gravure, la transposition de sa Vierge en adoration par l’écuyère lors d’une tournée de la troupe de sa mère Sophie Avrillon à Bordeaux à Noël 1832. L’estampe est conservée aux Archives municipales de la ville.
 
Voir aussi :
- Le Cirque, tableau de Georges Seurat (1859-1891), peint en 1890, à la suite de Parade et Chahut, Musée d’Orsay, Paris.
- Le Cirque à Bordeaux, de la Révolution à la Belle-époque, catalogue de l’exposition réalisée aux Archives municipales de Bordeaux du 13 février au 15 mai 1976, p. 58, lithographie dessinée et gravée par Maria del Rosario Weiss-Delin, sous la direction de Pierre Lacour fils.
 
Source :
- Alwil Raeder, Der Circus Renz in Berlin (1846-1896), Berlin, 1897, p. 68 à 73.