Le caricaturiste Louis Bouet (1880-1935) s’amuse, comme beaucoup de témoins de son temps, du phénomène que représente le journaliste de Paris-Turf et du Petit Parisien, Henry Thétard, passionné de chevaux et, au moins autant, d’animaux sauvages. Fils d’un ancien capitaine du Cadre Noir de Saumur, le général de brigade Alphonse Paul Thétard, ami du général Lyautey, Henry (1884-1969) est devenu au grand dam de sa famille, lutteur de foire, dompteur et enfin journaliste. Il garde de ses années d’engagement militaire la nostalgie du dolman soutaché d’or des officiers et une façon de gérer relations et affaires droit dans les yeux, un peu à la hussarde, ce qui ne nuit pas lorsqu’on se retrouve face à face avec le terrible lion d’Artagnan dans une cage étroite.
Le Thétard que Louis Bouet croque en tenue et en posture de dompteur en 1932 est aussi le directeur du Zoo de l’Exposition de la Coloniale de 1931, embryon de l’actuel parc zoologique de Paris, dont le maréchal Lyautey, qu’Henry Thétard avait connu au Maroc début 1900 et revu en mai 1929 au Gala des Courses organisé au Cirque de Paris, lui avait confié le projet.
 
Sources :
- Le Gaulois du 12 juillet 1921, « Un journaliste chez les lionnes ».
- Henry Thétard, Des hommes et des bêtes, le zoo de Lyautey, 1947.