Madame Prax chantant un passage de Manon dans la voiture-cage des lions avec les dompteurs Auguste Laurent (à droite) et Henry Thétard (à gauche)
Soirée de gala au profit de L’amitié des aveugles et de la caisse des écoles de la ville de Neuilly, 21 juin 1923
BnF, département des Arts du spectacle, 4-COL-180 (152)
© Bibliothèque nationale de France
L’univers du cirque et de la foire, creuset de cultures, de disciplines, de langues et d’ambitions déclinées à l’infini, s’autorise des rapprochements et des complicités que d’autres univers se refusent. Ainsi les gens dits « de qualité » aiment à fréquenter forains et saltimbanques, tant la curiosité et la quête de sensations nouvelles fédèrent les publics des baraques foraines et des pistes.
Les galas de charité sont prétextes à des rassemblements inédits. Au début du XXe siècle, ce sera notamment sous l’égide d’Ernest Molier (vers 1850-1933), directeur-fondateur du célèbre cirque d’amateurs de la rue de Bénouville. Dans le monde forain, le marquis Boni de Castellane (Marie Ernest Paul Boniface de Castellane-Novejean, 1867-1932), arbitre des élégances sous la IIIe République, fait appel à plusieurs reprises à son entourage d’aristocrates, à des auteurs de renom et à des artistes en vogue, pour réunir des fonds pour des œuvres.
La cheville ouvrière de plusieurs soirées organisées à la fête de Neuilly est Henry Thétard (1884-1968), un fils de général de brigade qui a pris très tôt ses distances avec les projets paternels. Journaliste à la plume fleurie et auteur, il a appris le métier de lutteur dans l’arène d’Ambroise Marseille et celui de belluaire à la ménagerie Darius. Il met en scène des séquences de danse, de chants ou de lectures de poésie dans les cages-théâtre des ménageries de ces amis, comme celle du « Professeur » Laurent de Bordeaux qui possède dans l’entre-deux guerres l’un des derniers grands métiers de la foire. Pour mettre en confiance les volontaires il n’hésite pas à prendre lui-même le perpignan, un fouet au manche court et à la lanière de cuir tressé, pour assurer leur protection. La photographie ci-dessus montre Henry Thétard auprès de la cantatrice Mme Prax, épouse de son confrère du Petit Parisien Maurice Prax, qui interpréte l’air du Cours de la Reine, extrait de Manon de Jules Massenet, en costume d’époque et perruque poudrée au milieu des lions, tandis que le dompteur maintient à distance le féroce d’Artagnan.
Sources :
- Henry Thétard, Les Dompteurs, 1928, p. 306.
- La Rampe du 15 février 1929.
Les galas de charité sont prétextes à des rassemblements inédits. Au début du XXe siècle, ce sera notamment sous l’égide d’Ernest Molier (vers 1850-1933), directeur-fondateur du célèbre cirque d’amateurs de la rue de Bénouville. Dans le monde forain, le marquis Boni de Castellane (Marie Ernest Paul Boniface de Castellane-Novejean, 1867-1932), arbitre des élégances sous la IIIe République, fait appel à plusieurs reprises à son entourage d’aristocrates, à des auteurs de renom et à des artistes en vogue, pour réunir des fonds pour des œuvres.
La cheville ouvrière de plusieurs soirées organisées à la fête de Neuilly est Henry Thétard (1884-1968), un fils de général de brigade qui a pris très tôt ses distances avec les projets paternels. Journaliste à la plume fleurie et auteur, il a appris le métier de lutteur dans l’arène d’Ambroise Marseille et celui de belluaire à la ménagerie Darius. Il met en scène des séquences de danse, de chants ou de lectures de poésie dans les cages-théâtre des ménageries de ces amis, comme celle du « Professeur » Laurent de Bordeaux qui possède dans l’entre-deux guerres l’un des derniers grands métiers de la foire. Pour mettre en confiance les volontaires il n’hésite pas à prendre lui-même le perpignan, un fouet au manche court et à la lanière de cuir tressé, pour assurer leur protection. La photographie ci-dessus montre Henry Thétard auprès de la cantatrice Mme Prax, épouse de son confrère du Petit Parisien Maurice Prax, qui interpréte l’air du Cours de la Reine, extrait de Manon de Jules Massenet, en costume d’époque et perruque poudrée au milieu des lions, tandis que le dompteur maintient à distance le féroce d’Artagnan.
Sources :
- Henry Thétard, Les Dompteurs, 1928, p. 306.
- La Rampe du 15 février 1929.
Images liées
BnF, Éditions multimédias, 2021