Encyclopédie des arts du cirque

Arts du cirque

Six gilets d’écuyer de François Fratellini en satin brodé

Accessoires pour La Garde-Robe volante, numéro équestre
BnF, département des Arts du spectacle, COS-Zlatin / 2010-0379/01-02-04
© CNCS / Pascal François
Dans certains théâtres anglais très populaires, une tradition veut que dans la scène 1 de l’acte V, les fossoyeurs d’Hamlet enlèvent successivement plusieurs gilets en bavardant, sous les yeux du prince excédé qui finit par les chasser.
Transposée sur le dos d’un cheval de cirque, cette scène devient une entrée comique interprétée par un personnage de « pochard » un peu échauffé par plusieurs pots de vin. Tout en se maintenant avec peine debout sur sa monture qui trotte autour de la piste, il enlève l’une après l’autre des pièces de vêtement, jusqu’à se retrouver en chemise. La chute de la saynète surprend le public lorsque le « paysan » se redresse et fait voler sa dernière harde au loin pour se retrouver en bel habit d’écuyer.
Intitulée tour à tour Les Fredaines du Paysan, L’Homme-Protée, La Garde-robe volante ou Le Paysan canadien, cette petite pièce de manège est jouée à New York par John Bill Ricketts en 1793, par Andrew Ducrow chez Astley en 1812, et au XXe siècle, dans une version élégante créée par François Fratellini qui virevolte sur le dos d’un cheval tandis que le régisseur de piste lui retire sans en voir la fin, six gilets brodés attachés l’un à l’autre. L’historien britannique du cirque George Speaight rappelle dans un article du Cirque dans l’Univers [n° 112 du 1er trimestre 1979] la description de la scène par l’écrivain Mark Twain dans Huckleberry Finn.