Pyramide humaine par la Compagnie Arabe de la Tribu des Beni-Zoug-Zoug
Lithographie anglaise, Hoster père et fils, imprimeur, vers 1860
Collection Jacob/William. CNAC, Châlons-en-Champagne ; La Tohu, Cité du cirque Montréal, Québec
© Centre national des arts du cirque, collection Jacob/William
L’ère de la colonialisation a autorisé de nouvelles formes d’exploitations humaines et animales cachées derrière des soi-disant missions civilisatrices ou scientifiques. Dans le domaine du divertissement les entrepreneurs de spectacles puisent sans vergogne dans les réserves des pays colonisés des ressources nouvelles pour surprendre et captiver toujours plus de public.
Ainsi, depuis le milieu du XIXe siècle des agents locaux sélectionnent, forment et dirigent des tribus entières d’Africains du Nord, femmes et hommes, pour constituer des troupes de danseuses ou d’acrobates qu’ils font tourner en Europe et en Amérique. L’opération s’appelle Rbah’a. L’affiche des « Fils de Zoug-Zoug », localité du Nord de l’Algérie, annonce la prestation de la Compagnie Arabe du même nom, réunie dans les années 1860. On peut en suivre le parcours, notamment à son retour des États-Unis lorsque l’auteur irlandais Dion Boucicault l’engage pour assurer au théâtre Drury Lane, en 1862, ce que la presse londonienne appelle en français « Le Plat de résistance » de sa pièce The Colleen Bawn. Le visage basané des artistes et l’aveuglement du public leur vaudra d’assurer ensuite les ballets d’une autre pièce « hindoue » Rajah.
Régénérée, la Compagnie Arabe des Beni Zoug-Zoug réapparait en Europe à la fin des années 1870, sous la houlette de Sidi-Hadj- Ali-Ben-Mohamed, avec un programme impressionnant assuré par une trentaine d’acrobates, tous cités sur des affichettes de promotion.
Les noms de deux d’entre eux reviennent à plusieurs reprises, notamment avec Les Escaliers de nouveau système : il s’agit d’Abachi et Mazus qui à leur majorité, sans doute en 1886, ont décidé de se libérer et de mener leur projet personnel seuls, initiative osée qui leur a valu le succès !
Sources :
- The Examiner du 23 août 1862 ; Illustrated London News du 20 septembre 1862 et du 4 janvier 1868.
- Le Journal du Loiret du samedi 31 août 1878 ; Illustrated London News du 10 décembre 1881 ; Free Mason’s Chronicle du 8 mai 1886, p. 10 ; Gil Blas du 18 mai 1886.
Ainsi, depuis le milieu du XIXe siècle des agents locaux sélectionnent, forment et dirigent des tribus entières d’Africains du Nord, femmes et hommes, pour constituer des troupes de danseuses ou d’acrobates qu’ils font tourner en Europe et en Amérique. L’opération s’appelle Rbah’a. L’affiche des « Fils de Zoug-Zoug », localité du Nord de l’Algérie, annonce la prestation de la Compagnie Arabe du même nom, réunie dans les années 1860. On peut en suivre le parcours, notamment à son retour des États-Unis lorsque l’auteur irlandais Dion Boucicault l’engage pour assurer au théâtre Drury Lane, en 1862, ce que la presse londonienne appelle en français « Le Plat de résistance » de sa pièce The Colleen Bawn. Le visage basané des artistes et l’aveuglement du public leur vaudra d’assurer ensuite les ballets d’une autre pièce « hindoue » Rajah.
Régénérée, la Compagnie Arabe des Beni Zoug-Zoug réapparait en Europe à la fin des années 1870, sous la houlette de Sidi-Hadj- Ali-Ben-Mohamed, avec un programme impressionnant assuré par une trentaine d’acrobates, tous cités sur des affichettes de promotion.
Les noms de deux d’entre eux reviennent à plusieurs reprises, notamment avec Les Escaliers de nouveau système : il s’agit d’Abachi et Mazus qui à leur majorité, sans doute en 1886, ont décidé de se libérer et de mener leur projet personnel seuls, initiative osée qui leur a valu le succès !
Sources :
- The Examiner du 23 août 1862 ; Illustrated London News du 20 septembre 1862 et du 4 janvier 1868.
- Le Journal du Loiret du samedi 31 août 1878 ; Illustrated London News du 10 décembre 1881 ; Free Mason’s Chronicle du 8 mai 1886, p. 10 ; Gil Blas du 18 mai 1886.
BnF, Éditions multimédias, 2021