Encyclopédie des arts du cirque

Arts du cirque

Le double bolide des frères André et Marcel Desprez

Looping the Loop
Photographie A. R. Endrey, 1925
BnF, département des Arts du spectacle, 4-COL-180 (145)
© Bibliothèque nationale de France
Invités par leur frère aîné Gaston Desprez à se produire au Cirque d’Hiver qu’il dirige, pour la reprise de la saison d’octobre 1925, André et Marcel Desprez ne sont pas les premiers à opérer des Looping the Loop en voiture. Un peu plus tôt dans la saison, Max Francesco figure à l’affiche de l’établissement avec son Saut périlleux en avant exécuté en s’élançant de 12 m de haut selon la publicité. Très entraînés, les frères Desprez réalisent un exploit inédit en réussissant un double saut périlleux en avant avec rétablissement du bolide sur ses roues et arrivée sur une plate-forme élastique très visible sur la photo ci-dessus.
Mais vingt ans plus tôt, c’est une femme connue sous le nom de Mlle Mauricia de Thiers (Anaïs Marie Bétant, 1880-1964) qui pilote la première, en septembre 1904 aux Folies Bergère, et l’année suivante au cirque américain Barnum & Bailey, le premier Autobolide, une De Dion Bouton spéciale lancée sur une rampe et dans une double boucle ouverte en forme de S. Sur une idée, toujours, du peintre A. Lopez, la femme casse-cou concevra un bilboquet géant dont elle lancera la boule, assise à l’intérieur, dans une boucle conçue pour la propulser sur un support destiné à la recevoir et à la bloquer. Après l’Autobolide, le Bilboquet Humain fait une nouvelle carrière, en 1910, de l’Hippodrome Lillois au Casino de Paris et plus loin encore.
 
Références :
- Publicité pour le Looping the Loop de Max Francesco, 4 avril 1925.
- Cirque d’Hiver : « Match contre la mort de l’auto des Desprez » dans Paris-Soir du 25 janvier 1933.
- Le Figaro du 15 septembre 1904.
- Programme du Folies Bergère, direction des frères Isola : chute et saut périlleux en automobile de Mlle Mauricia de Thiers.
- « Le Bilboquet géant de Mlle Mauricia de Thiers » dans L’Auto-vélo du 16 février 1910.
- Gil-Blas du 26 février 1910, 2e colonne.
- Le Grand Echo du Nord de la France du 15 mars 1910.
- Casino de Paris : «Le Bilboquet humain de Mauricia de Thiers » dans Le Journal du 30 octobre 1910.
- Alain Woodrow, La Femme-Bilboquet, Paris, Editions du Félin, 1993.