La transmission familiale a joué pleinement son rôle pour les enfants de la famille Bono, et notamment pour Théodore, né en Russie de père savoyard et de mère italienne en tournée avec la nombreuse troupe équestre des Proserpi. Artiste accompli, il maîtrise la danse et les disciplines acrobatiques au tapis, sur agrès et sur le cheval. Avec ses sœurs, il présente le numéro des Molinoff, mélange de danse de caractère et d’acrobatie au sol.
Il acquiert aussi l’art de faire partager à des élèves les ressources de base de l’acrobatie. Ainsi, dans les années 1960, lorsque les familles de cirque se réduisent et que certains de leurs enfants diversifient leurs activités professionnelles et quittent l’entreprise familiale, la transmission est problématique. Théodore Bono s’est offert à former des enfants d’artistes dans le gymnase Villenave, situé près du Cirque d’Hiver, aux fondements de l’acrobatie, aux sauts acrobatiques et à diverses techniques.
La réussite de cet enseignement, qui a favorisé la carrière d’artistes comme Chrysis Delagrange, notamment, donne des arguments à ceux qui défendent l’idée de créer un conservatoire du cirque comme il en existe pour la musique et la danse… ce qui verra enfin le jour en 1974. MM