Encyclopédie des arts du cirque

Arts du cirque

Alex, auguste, Rico, clown et leurs fils, jongleurs

BnF, département des Arts du spectacle, 4-COL-180 (148)
© Bibliothèque nationale de France
Alexandre Briatore (1870-1960) abandonne l’acrobatie équestre en 1904, pour aborder le travail du clown et créer un duo avec son neveu Enrico Briatore-Guisa (1880-1965), qui le précède de dix ans dans l’art du clown. Établis en Espagne, ils descendent d’une vieille famille d’acrobates originaire d’Italie dont le fondateur est Giuseppe Briatore, né en 1831. Connus pour leur facilité à exécuter sauts, colonnes et portés et pour leurs exploits équestres, les cinq Frères Briatore, fils de Giuseppe et d’une écuyère de la troupe D’Angoly, Quinta d’Angelo, tournent à travers toute l’Europe. Lors d’un séjour en Russie, l’aîné, Angelo, forme les clowns Anatoly et Vladimir Dourov aux techniques acrobatiques.
Avec la séparation de Foottit et Chocolat, clowns vedettes du Nouveau Cirque, l’attention du public se déplace vers les formations clownesques du cirque Medrano, à Paris, où Alex et son faire-valoir Rico se font très vite une place dès 1910 jusqu’au premier conflit mondial. Ils doivent leur réputation de Payasos de la aristocratia à l’élégance de leurs silhouettes, à leur facilité à s’adresser à tous les publics par la pratique de sept langues et à la composition d’entrées courtes mais enlevées, où ils peuvent déployer leurs talents de comiques acrobates, chanteurs et musiciens.
Quittant précipitamment l’Allemagne, sans bagages, au début de la Seconde Guerre mondiale, ils se replient sur la péninsule ibérique où ils se produisent avant de reprendre leur tournée européenne jusqu’en 1945, date de leur séparation. Ils passent ensuite le flambeau à leurs enfants, spécialisés dans un jonglage hyperrapide et plein de surprises, qui, sous le nom de leurs ancêtres du côté maternel, les d’Angolys, figurent avec Rico et Alex à l’affiche du cirque Medrano, notamment en 1934.
 
Source : Adrian, À vous, les jongleurs, Éditions Paul Adrian, 1977, p. 50 et 57.