Encyclopédie des arts du cirque

Arts du cirque

Alex Briatore, auguste du duo Rico et Alex

Vers 1920
BnF, département des Arts du spectacle, 4-COL-180 (146)
© Photo Endrey / Bibliothèque nationale de France
Dans Les Clowns, Tristan Rémy accorde un chapitre entier au duo Rico et Alex qui, selon lui, constitue la formation clownesque la plus réputée de Paris entre 1910 et 1914, au cirque Medrano.
D’une famille originaire d’Italie mais établi en Espagne, Alexandre Briatore (1870-1960) abandonne l’acrobatie équestre à 30 ans passés, pour aborder le travail du clown et créer un duo avec son neveu Enrico Briatore-Guisa (1880-1965), qui le précède de dix ans dans l’art du clown. Ils se produisent pour la première fois en 1904, au Tivoli construit à l’emplacement du cirque équestre de Barcelone ouvert par… leur beau-père Gil Vicente Alegria en 1879.
Pour créer son personnage d’auguste, il opte pour un maquillage centré sur le bas du visage, bouche cerclée de blanc et nez un peu important, bien rond, pour ajouter à une expression débonnaire que soulignent son ample veste et son chapeau de feutre haut mais également arrondi. Comme un grand petit garçon hors d’âge, il s’adonne à la découverte de son environnement immédiat en multipliant les étonnements et les bêtises sous le regard indulgent de son partenaire. Faire-valoir attentif et bienveillant, Rico le rassure et répare ses maladresses tout en développant des effets dus à ses propres talents, telle sa faculté d’imiter les cris des animaux de la ferme. Ensemble, ils construisent de courtes entrées dynamisées et renouvelées par leur pratique de l’acrobatie et d’instruments de musique. Efficace, leur répertoire s’inspire d’arguments simples, qu’ils créent ou adaptent à leur mode : Le Bébé géant, La Parodie de la Nourrice, La Course de taureaux, La Leçon de patinage, La TSF…
C’est à l’âge de 75 ans, au terme d’une carrière qui mène le duo dans une grande partie de l’Europe, qu’il prend enfin sa retraite, à Barcelone.
 
Source : Tristan Rémy, Les Clowns, 2002, chapitre XII, p. 182-196.