Encyclopédie des arts du cirque

Arts du cirque

Troupe japonaise de Yeddo

Théâtre des Folies Bergère, 1878
Imprimerie Chéret (Paris), sans date
Affiche, lithographie en couleur, 45 x 60 cm
Médiathèque Chaumont, A1290
© Médiathèque de Chaumont
L’avènement du japonisme avec en particulier la découverte de l’ukiyo-e, courant artistique du « Monde flottant » qui s’incarne au travers des fameuses estampes qui servent parfois à l’emballage des faïences, se manifeste avant l’ouverture au monde du Japon dans les années 1860. La nouveauté et la préciosité des objets du quotidien, la richesse et la finesse des étoffes ouvrent des perspectives de marchés inespérées, créent de nouvelles modes et inspirent de nouveaux sujets de pièces au théâtre. La composition des estampes japonaises, l’emploi de la couleur, la netteté et la fluidité des traits séduisent les peintres, graveurs et illustrateurs occidentaux. En France, la présence officielle du Japon par un pavillon à l’Exposition universelle de 1867 s’accompagne également de la découverte des performances acrobatiques de la Troupe Impériale du Taïkun, dans l’exposition d’abord, puis au Cirque Napoléon.
Chargé de concevoir les supports publicitaires de spectacles et d’expositions, l’affichiste Jules Chéret (1836-1932) enrichit ses dessins d’éléments inspirés du graphisme et de la dynamique des images du Monde Flottant. Lors de l’Exposition universelle de Paris du 1er mai 1878 au 31 octobre 1878, il observe soigneusement les exercices de la troupe de Yeddo, dont un premier collectif était venu à Paris en 1875. Il fait le choix d’en reproduire fidèlement les figures, les postures, les costumes et les agrès sur l’affiche commandée par les Folies Bergère. La direction engage la troupe à la clôture de l’Exposition, à la fin de l’année 1878.
Ses équilibristes sur briques de bois ou dans le cercle d’un fût en haut d’une pyramide de petits tonneaux de bois, ses contorsionnistes, sa fildefériste qui danse avec un éventail et une ombrelle, le jongleur de balles et de bâtonnets, résonnent avec les personnages de kabuki gravés par Kuniyoshi Utagawa.
 
Voir aussi :
- Jeu de la Grande loterie de l’Exposition universelle de 1878, planche éditée par Pellerin à Épinal : représentations d’un « Japonais  » (1re ligne) et du pavillon du Japon (3e ligne du bas).
- Exposition de tableaux et études de Louis Dumoulin, Japon, Chine… affiche dessinée par Jules Chéret, fin 1889.

 
Sources :
- Interview de la troupe de Yeddo à leur hôtel à Paris par Gaston Vassy dans Le Figaro du 14 janvier 1875.
- Évocation de l’influence du Japon sur la scène française avec la pièce de Ernest d’Hervilly La Belle Saïnara à l’Odéon dans Le Figaro du 23 décembre 1876.