Lorsque les « maîtres du mystère », Bénévol ou Carrington, présentent comme « visionnaire » une femme du peuple gitan, issu de l’Égypte magique, ils perpétuent une tradition vieille de cinq cents ans : celle de la gitane, liseuse de « bonne aventure » et qui décrypte le langage des astres, comme l’illustre la ronde des signes et constellations en fond d’affiche.
Connue simplement par le prénom de Jéniska, cette artiste mentaliste et mnémotechnicienne figure au programme du théâtre de François Bénévol (Francesco Luigi Benevole Maria, 1865-1939), « Grand dominateur de la volonté », entre 1935 et 1939 aux côtés du Professeur Delson, dont elle est la partenaire « dans la suggestion mentale ».
Dix ans plus tôt Jéniska entrait dans la compagnie du Great Carrington, en duo avec Nelly Johnston, « la femme fantôme qui dans la salle, en pleine lumière, apparaît, disparaît, réapparaît pour disparaître à nouveau devant les spectateurs stupéfaits impuissants à comprendre. » [VoirL’Echo Saumurois du 21 décembre 1929]
Elle exerce également des talents d’illusionniste, en costume d’homme cette fois, sortant « deux canards de Barbarie et un coq de sa boîte à malices. Mais aussi des lanternes chinoises et des guirlandes de fleurs ».
 
Sources :
- La Charente du 5 février 1939.
- Le Grand Echo du Nord de la France du 19 août 1934.
> Source de l’image (via Gallica)