Friedrich Wilhelm Frickel (1817-1903), prestigitateur et illusionniste allemand, se choisit des noms de scène un peu inquiétants, évocateurs des forêts ténébreuses des Carpathes ou d’autres sites de romans gothiques, tels Wijalba Frikell ou, finalement, Frikell de Carlowka.
Convoqués sur la même affiche, les personnages de squelettes entourés d’animaux malfaisants, juxtaposés aux clowns sauteurs du vaudeville et son lapin blanc, sont révélateurs de la variété de ton, de l’effroi au rire, des activités et des créations des pionniers de la physique amusante ou de la prestidigitation.
Dès la fin du XVIII^e siècle, ils présentent leurs expériences et leurs tours au sein de programmes où figurent d’autres disciplines, tels Olivier (Pierre-Joseph Locufier, 1765-1830) et ses danseurs de corde, Louis Comte (Louis Appollinaire Christian Emmanuel, 1788-1859) qui crée son Théâtre de Jeunes en 1812, le Hongrois Joseph Velle et son théâtre magique précurseur de la Magie-bouffe, ou plus tard, Trewey (Félicien Trevey, 1848-1920), ombromane et transformiste avant Fregoli.
Frikell de Carlowka comme Louis Comte et d’autres, dispose dans son arsenal de magicien des ressources de la voix à distance ou ventriloquie, outil parfait pour détourner l’attention ou animer statues, apparitions ectoplasmiques, automates ou animaux.