Encyclopédie des arts du cirque

Arts du cirque

La Perle du Bengale, opérette à grand spectacle féerique et nautique

Cirque des quatre frères Bouglione, directeurs du Cirque d’Hiver de Paris
Affiche de Henri Florit, imprimerie Bedos et Cie (Paris), 1935
Lithographie en couleur
BnF, département des Estampes et de la photographie, SNR-6 (FLORIT, HENRI /2)
© Bibliothèque nationale de France
Comme en écho aux féeries et « apothéoses » présentées un demi-siècle plus tôt dans les théâtres forains des créateurs d’illusions Cocherie ou Marchetti, les Bouglione proposent des « opérettes féeriques » au Cirque d’Hiver dont ils viennent tout juste de prendre la direction en 1934. Les accessoires et les décors sont en carton pâte mais les « monstres », hommes ou serpents, sont bien vivants. Ainsi, dans La Perle du Bengale, opérette féerique et nautique en 5 tableaux présentée à Noël 1935 par les 4 frères Bouglione, la princesse indienne Nyla, fille du Radjah et victime d’un être malfaisant, Timour, est jetée avec ses bayadères dans une rivière infestée de serpents supposés venimeux. Le cheptel reptilien est en réalité composé de solides pythons et d’un anachronique anaconda, héros d’une savoureuse histoire racontée par Rosa Bouglione dans ses souvenirs de 100 ans de cirque !
Le succès considérable de cette « pièce de cirque » tient à plusieurs facteurs et à ses initiateurs. Le metteur en scène Géo Sandry, bras droit de Joseph Bouglione, réussit à lier les éléments hétéroclites qui composent le patchwork d’attractions d’un un spectacle de cirque… bien aidé par la musique de Raymond Brunel, les compositions lyriques de Michel Murray interprétés notamment par un ténor de l’époque, les danses « hindoues » de Renée Piat… et les lazzis du clown Achille Zavatta !
Les saisons suivantes enchaînent de nouvelles opérettes féeriques qui entretiennent une curiosité réveillée par les premières : Carmen, Princesse Saltimbanque, Les Aventures de la Princesse de Saba ou L’Idole de Shanghai.
 
Source :
- Rosa Bouglione, Un mariage dans la cage aux lions, Paris, Michel Lafon, 2011, p. 130-137.