Encyclopédie des arts du cirque

Arts du cirque

La Perle du Bengale, opérette à grand spectacle féerique et nautique

Cirque des quatre frères Bouglione, directeurs du Cirque d’Hiver de Paris
Affiche de Henri Florit, imprimerie Bedos et Cie (Paris), 1935
Lithographie en couleur, 320 x 360 cm
BnF, département des Estampes et de la photographie, TB AFF-3 (CIRQUE BOUGLIONE)-FT 5
© Bibliothèque nationale de France
Lorsque la faillite de la société d’exploitation du Cirque d’Hiver, dirigé alors par Gaston Desprez, est officialisée en juin 1934, les Bouglione en prennent la direction en signant un bail emphytéotique avec la ville de Paris. Sampion Bouglione et ses fils tournent encore avec la production sous chapiteau de l’épopée d’un Buffalo Bill miraculeusement ressuscité (Le Stade du Capitaine Buffalo Bill). Pour s’affirmer avec éclat dans leur nouvel espace, au cœur de Paris, ils doivent frapper les imaginations. Ils réfléchissent alors à un concept inédit de pièce de cirque qui pourrait réunir des disciplines aussi hétéroclites que la jonglerie, la comédie clownesque et le dressage d’animaux sauvages autour d’une trame narrative cohérente.
Le journaliste et acteur du music-hall Géo Sandry, que Gaston Desprez s’était associé à divers titres en 1933-34 dans la production de Tarzan, des Fratellini en Afrique, des Fratellini Détectives et des Diamants du Radjah, propose son concours aux frères Bouglione. Ils dessinent ensemble les contours de ce qu’ils appellent des « opérettes de cirque féeriques » qui font une place au moins aussi grande à la chanson et à la musique, interprétées par des professionnels du théâtre lyrique, qu’aux performances de cirque et aux numéros d’animaux.
Ils créent le 18 janvier 1935, La Reine de la Sierra, dont l’action se déroule dans le monde de l’Ouest américain, puis le 20 décembre 1935, un grand drame exotique qui met en scène des costumes, des sons, des couleurs et un bestiaire d’inspiration orientale dans des décors de marchés et de palais indiens. C’est La Perle du Bengale, une « opérette féerique et nautique », qui remporte aussitôt un succès phénoménal. Elle fera l’objet de tournées successives, en France en 1936, en Suisse sous l’enseigne City Circus Bouglione en 1962, et de reprises en 1938, en avril 1954 ou encore en 2011, le temps d’un tableau inclus dans un spectacle traditionnel, sous un chapiteau monté au Bourget.