Mme Leprince de Beaumont
 
  De la morale avant toute chose
Jean-Marie Leprince de Beaumont est née à Rouen en 1711. Elle enseigne durant dix ans au sein d’une congrégation avant de devenir préceptrice des filles de la duchesse de Lorraine de 1735 à 1737. L’échec de son mariage lui fait gagner Londres en 1745 où elle s’établit gouvernante de grandes familles.
Entrée dans les lettres avec pour propos d’instruire en amusant, Mme Leprince de Beaumont compose d’abord à l’usage du prince, publiant en 1753 une Education complète dédiée à la Princesse de Galles puis, l’année suivante, un roman destiné à l’éducation du futur Joseph II. Gouvernante pour l’ancien ministre John Carteret, elle met à profit son expérience pour rédiger des éducations sous forme de dialogues truffés de contes. Le Prince Charmant fait ainsi l’éloge de la vertu. S’adressant aux classes aisées, elle distingue le jeune âge auquel s’adresse le Magasin des enfans (1756), des jeunes filles auxquelles elle destine son Magasin des adolescentes (1760). La "magasinière", ainsi que la surnomme Voltaire, poursuit son œuvre avec un magasin "pour les jeunes dames" (1764), le Magasin des pauvres (1768), puis le Magasin des dévotes (1779). Ecrits plus tardivement dans un style épistolaire, ses recueils de Contes moraux se veulent inspirés d’exemples réels et peints d’après nature.D’abord retirée à Annecy, elle s’éteint à Avallon en 1780 après avoir publié quelque soixante-dix volumes.
"Raccommodant" des contes de Perrault, Jeanne-Marie Leprince de Beaumont, sut faire preuve d’un réel talent d’imagination. Elle doit toutefois sa postérité à la fortune d’un conte, La Belle et la Bête, dont elle fit l’emprunt à sa contemporaine, Mme de Villeneuve, tombée quant à elle dans l’oubli.