Métropole
du futur
Au tournant du siècle, face au développement des villes tentaculaires et de la misère urbaine, Ebenezer Howard, lecteur de Ruskin et de William Morris, invente la cité-jardin. Un même souci de restaurer l’équilibre ville-campagne dans un au-delà de la civilisation industrielle se retrouve chez l’architecte Bruno Taut ou chez Frank Lloyd Wright. À l’inverse, la plupart des utopies architecturales et urbanistiques de la première moitié du XXe siècle partagent la conviction que c’est dans le cadre du développement industriel que doit être réinventée la ville moderne. Dans les rêveries soviétiques des années 1920, la ville s’arrache au sol, cependant qu’aux États-Unis, avec la prolifération des gratte-ciel, elle part à la conquête de l’espace. Le fonctionnalisme devient alors l’idéologie dominante de l’architecture. De Hilberseimer à Le Corbusier, les architectes proposent de vastes projets de “cités industrielles contemporaines” rationnelles, géométriques, standardisées, à l’image de cette civilisation industrielle de masse dont elles représentent la forme privilégiée d’organisation.
  

 
Le Corbusier
  
La géométrie est la base… Toute l’époque contemporaine est donc de géométrie, éminemment.   
Urbanisme, 1925.