la Vieille
Roman de la rose
Guillaume de Lorris et jean Meun, Paris, 2e quart du XIVe s..
BNF, Manuscrits, français 1572, f. 3
© Bibliothèque nationale de France
Assise sur un banc entouré d’un treillis de roses, la Vieille donne à une jeune fille des conseils de bonne vie, que celle-ci met immédiatement en pratique avec un galant (v. 13479) :
Si doit la dame prendre garde
Que trop jouer ne se tarde
Car el porroit bien atendre
Que nus n’i vorroit la main tendre :
Querre doit d’amours le deduit,
Tant com Juenece la deduit,
Car quant Vieillece fame asaut,
D’amours pert la joie et l’asaut.
Le fruiz d’amours, se fame est sage,
Cueille en la flour de son aage…
(La dame doit en outre faire bien attention à ne pas trop remettre à plus tard le temps des jeux d’amour, car il pourrait bien arriver qu’elle attende si longtemps que plus personne voudrait lui tendre la main : il faut qu’elle recherche le plaisir d’amour tant que la jeunesse la conduit, car une fois que la vieillesse attaque une femme, elle en perd la joie en même temps que les assauts de l’amour. Le fruit d’amour si une femme est sage, elle doit le cueillir dans la fleur de son âge…)