Encyclopédie des arts du cirque

Arts du cirque

Nouma-Hawa dans une cage

Vers 1892
BnF, département des Arts du spectacle, 4-COL-180 (152)
© Photo Albert Höchheimer, Munich / Bibliothèque nationale de France
Depuis les premières présentations de dressage d’animaux sauvages dans les baraques foraines et les théâtres occidentaux, vers 1830, la position de belluaire au féminin excite l’imagination de femmes aventureuses et la curiosité du public. Dans les pas de Mme Leprince, une petite bourgeoise de la banlieue parisienne, qui, selon Thétard « avait le don » et pénétra la première dans une cage de loups et de hyènes en 1840, puis ceux de l’Anglaise Nelly Chapman de la ménagerie Wombwell vers 1845, les dompteuses se sont succédées, parées du titre de « Reine » des fauves, des lions, des léopards…
La dompteuse Nouma-Hawa, dont les origines et le véritable patronyme sont inconnus, se façonne un personnage de princesse orientale. La très jeune fille se fait d’abord charmeuse de serpents à la fin des années 1870, dans un « théâtre-salon » forain, avant d’affronter les fauves de l’imposante ménagerie du dompteur Pernet, qu’elle épouse bientôt, et dont elle présente particulièrement les lions. Après la mort de Pernet en mars 1883, une association malheureuse avec le dompteur arménien Agop Shahinian et de graves blessures successives, elle fera une courte expérience de bourgeoise au foyer en 1888, choyée par son époux M. Soulet, directeur du Parc de la Tête d’Or à Lyon, avant de reprendre sa ménagerie, secondée par le dompteur Bücher, qui la guide dans une tournée en Allemagne, notamment à Munich où furent réalisés plusieurs clichés de sa ménagerie et de ses propres entrées de cage.
 
Source :
- La Revue des deux Mondes du 15 mars 1951, article « Les Reines des Fauves » par Henry Thétard.