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Ce
créatif bouillonnant tente alors d'assouplir l'autorité
suisse en intégrant à ses travaux caractères
calligraphiques, pochoirs et tampons de caoutchouc. Quand je
suis arrivé en France, le pays ne manquait pas de grands
de l'image, surtout d'affichistes... Mais la typographie, restée
traditionnelle, dépérissait un peu. Alors, dans
les années cinquante, il dessine les logos des Lainières
de Prouvost, de la maison de disques Barclay et redessine ceux de
la NRF et du journal Elle...
Elle
En 1959, il prend en charge la direction artistique du magazine
Elle. Vite libéré de l'École suisse
- Cela fit mon succès -, il résume les différences
fondamentales entre lecteurs anglo-saxons et latins : L'Anglo-Saxon
achète la presse pour lire. Le Latin veut être au courant,
animer les discussions. Il parcourt les articles en diagonale. Nous
devons animer les pages, mettre en relief titres, intertitres, chapôs...
L'Anglo-Saxon, une fois son magazine posé, il a lu, il sait,
pas la peine d'en parler. Il n'est pas très amusant.
Hélène Lazareff, rentrée des États-Unis,
souhaite moderniser Elle sur le modèle américain
: plus de lisibilité, plus de photographies. Knapp très
libre face à cette grande bonne femme met en uvre
son métissage des styles. L'allemand, le français
et l'italien cohabitent en Suisse, nous travaillons donc nos maquettes
sur trois colonnes. Ce qui rythme les pages. J'ai intégré
cette spécificité à la partie "articles"
de Elle. Les autres pages étaient montées sur
du papier blanc, cela nous laissait un champ créatif énorme.
Le résultat était à chaque fois différent.
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