Graphisme
Poussé vers l'étranger par ses maîtres, Knapp s'installe à Paris en 1952. Il a vingt et un ans. Assoiffé de peinture, il s'inscrit aux Beaux-Arts, où il rencontre César, qui restera son ami. Parallèlement à ses cours, il s'adonne aux emballages de luxe pour la maison Tollemer et exerce son graphisme à l'Atelier Paul Marquet.
Mais César le pousse à rejoindre les Galeries Lafayette. Nous rêvions tous d'y travailler. Ils prenaient des débutants, on pouvait expérimenter... Jean Widmer et William Klein y ont également démarré. En 1953, il rejoint le boulevard Haussmann. Là, il tente d'introduire dans les affiches, les documents et les vitrines du grand magasin l'esprit d'Alexey Brodovitch, Max Bill et Henry Wolf (Harper's Bazaar). Deux ans plus tard, il est nommé directeur artistique des Galeries Lafayette. J'avais vingt-quatre ans et quinze graphistes à diriger. Toutes les semaines, nous devions présenter nos projets au conseil de direction, mais nous étions libres. En 1955, il quitte les Galeries Lafayette avec Slavik pour réaliser le pavillon du Tabac et le pavillon des Assurances de l'Exposition universelle de 1957, à Bruxelles. Le Suisse confronte son œil au volume, à l'architecture, et apprécie... Je n'étais pas spécialiste de ces disciplines, mais à l'époque, les gens misaient sur vous. Et puis les pavillons n'étaient pas destinés à durer, la démarche était moins celle de l'architecture que d'un graphisme conçu en trois dimensions.
Sans être un spécialiste de la typographie, Knapp y consacre une partie de son ardeur - Je savais travailler la lettre, j'avais été formé pour cela !