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Le monstre de la Manche Au XIXe siècle, les monstres marins apparaissent dans la littérature : monstres "universels", telle la baleine ou la pieuvre géante, mais aussi des créatures locales, comme le roi des Auxcriniers. "Les ignorants seuls ignorent que le plus grand danger des mers de la Manche, c'est le roi des Auxcriniers. Pas de personnage marin plus redoutable. Qui l'a vu fait naufrage entre Saint-Michel et l'autre. Il est petit, étant nain, et il est sourd, étant roi." Victor Hugo, Les Travailleurs de la mer. Pour son dessin, l'écrivain s'est inspiré du dieu égyptien Bès. |
Les Travailleurs de la mer : "Le Roi des Auxcriniers". Plume, pinceau, encre brune et lavis.
BNF, Manuscrits, NAF 247451, fol. 57 "Le roi des Auxcriniers n'est visible que dans la mer violente. Il est le baladin lugubre de la tempête. On voit sa forme s'ébaucher dans le brouillard, dans la rafale, dans la pluie. Son nombril est hideux. Une carapace de squames lui cache les côtés, comme ferait un gilet. [...] Il se tient tout entier hors de l'écume, et, [...] la face éclairée de la lueur d'un vague sourire, l'air fou et terrible, il danse". |