Pour les photographes, 1855 est l'année de
deux expositions : l'Exposition universelle, où la présence
de la photographie est très remarquée, et la première
exposition de la Société française de photographie.
Le Gray expose en ces deux occasions. |
C'est l'exploitation à grande échelle
du négatif sur verre au collodion,
alliant la précision du daguerréotype aux avantages de la
multiplicité, qui permit de réunir tous les ingrédients
nécessaires pour faire de la photographie sur papier une activité
qu'on peut qualifier d'industrielle. Le public avait déjà
goûté à la photographie, la prospérité
du Second Empire l'incitait à la consommation d'un superflu récréatif
et narcissique. Les inventions éminemment populaires de la stéréoscopie
(1851) puis du portrait carte-de-visite (1854) vinrent à point
pour galvaniser les ventes. La profession, qui auparavant n'avait nourri,
économiquement, que des ambitions modestes, connut un afflux brutal
d'argent. |
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Enfin, à l'emphase qui gagne la plume des chroniqueurs,
on sent qu'on tient une vraie mode parisienne. Cette brève période
d'adoration soudain déversée sur le médium correspond
exactement aux années où Le Gray travaille boulevard
des Capucines. |