L'histoire des débuts de la photographie est
aussi et surtout celle de ses progrès techniques. Niépce,
Daguerre, Poitevin, Niépce de Saint-Victor, Blanquart-Évrard
et, dans une moindre mesure, Talbot et Bayard sont avant tout des inventeurs. Les recherches de Le Gray se déroulent surtout
entre 1845 et 1854. Cette féconde décennie de sa jeunesse
est celle de la plus grande effervescence photographique en France et
en Angleterre, portée par un courant d'intérêt unanime.
Les plus grands savants, François Arago, Edmond Becquerel, Antoine
Balard, Sir John Herschel, Victor Regnault, se penchent sur les travaux
des photographes, les encouragent et les guident. Les réunions
de la Société héliographique puis de la Société
française de photographie sont le foyer d'une passion partagée.
Les années 1855-1860 sont très propices pour les photographes. La mode bat son plein. L'installation de Gustave Le Gray boulevard des Capucines est saluée dans le journal L'Illustration par un reportage enthousiaste : "Depuis que la photographie est devenue un art, les établissements consacrés aux opérations ont dû nécessairement se transformer. Au laboratoire a succédé l'atelier, l'atelier est bientôt devenu salon, et même, comme chez M. Le Gray, un cabinet de haute curiosité, avec antichambre richement ornée." 1850 : le négatif
sur verre au collodion |