Asie orientale et mer de Chine (Chine, la vallée du Gange, Sumatra, Ceylan)
 
Sirène
Atlas catalan (détail)
Attribué à Abraham Cresques, 1375.
Manuscrit enluminé sur parchemin, 12 demi-feuilles de 64 x 25 cm chacune
BnF, département des Manuscrits, Espagnol 30, tableau III
Inscription : « Mer des îles de l’Inde où sont les épices. Dans cette mer naviguent de grands navires de divers peuples. Ici l’on trouve deux sortes de créatures qui s’appellent les sirènes, l’une est mi-femme, mi-poisson, et l’autre est mi-femme, mi-oiseau. »
La sirène antique, évoquée par exemple dans l’Odyssée d’Homère, est représentée comme un être hybride, mi-femme, mi-oiseau, qui attirait les marins sur les récifs méditerranéens par un irrésistible chant mélodieux. Au Moyen Âge en revanche, en particulier dans les mythologies du nord de l’Europe, la sirène est représentée comme une femme-poisson, pourvue d’une ou deux queues, comme sur cette image. Elle figure souvent sous cette forme parmi le bestiaire des églises romanes, sur le chapiteau des colonnes. Le point commun de ces deux représentations des sirènes est le caractère maritime et la féminité attirante et dangereuse de ces êtres. L’auteur de l’Atlas catalan rappelle ces deux légendes, transposées dans les îles de l’océan Indien, pour en souligner le caractère merveilleux et dangereux à la fois. Ce n’est qu’au XIXe siècle que le conte d’Andersen fait de la petite sirène une héroïne douce et tragique.
 
 

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