Mappemonde en projection conique
Cosmographie de Claude Ptolémée
Traduction latine de Jacopo d'Angelo, Florence, vers 1465-1470.
Manuscrit sur vélin, 43 x 63 cm
BnF, département des Manuscrits, Latin 4805, f. 76v-77
© Bibliothèque nationale de France
Traduite en arabe dès le IXe siècle, la géographie grecque de Ptolémée (90-168) n'est redécouverte en Occident qu'à la Renaissance et traduite en latin pour la première fois en 1409. Accompagnée de vingt-sept cartes, cette traduction est reçue comme une révélation. Elle se répand dans toute l'Europe et bouleverse la vision du monde. Christophe Colomb étudie attentivement cette image, excessivement étirée des Canaries à la Chine, ce qui l'encourage dans son projet. Malgré leurs erreurs, les cartes de Ptolémée sont un stimulant décisif des grandes découvertes.
C'est un Byzantin, venu s'installer en Italie comme professeur de grec, qui a rapporté à Florence, en 1400, un manuscrit de la Géographie. L'un de ses premiers élèves, Jacopo d'Angelo, entreprend de la traduire en latin et en fait l'hommage au pape Alexandre V en 1409. Ce manuscrit florentin est dédié à un mécène italien, Borso d'Este. La plupart des manuscrits de cette époque renferment une série de vingt-sept cartes : vingt-six cartes régionales en projection orthogonale et une carte du monde, généralement en projection conique. À cette cartographie de base s'ajoutent bientôt des cartes "modernes" et des plans de ville.