Accumulations
À la différence de la série, l'accumulation
donne à voir de manière désordonnée la multiplication
et parfois la profusion du même. Toutefois, s'il est question
de sculptures, celles-ci ne sont pas identiques, pas plus que ne se
ressemblent les luminaires, les objets accumulés dans un grenier
ou les pièces dispersées devant un marchand de ferraille.
Ils sont issus d'un même univers sans pour autant posséder
la même apparence. La connaissance du photographe, puis celle
du spectateur contribuent à discerner les liens qui les unissent.
La photographie d'objets est de la sorte une photographie savante.
Le hasard tient une grande place dans l'accumulation et la composition
n'existe souvent en tant que telle que dans l'objectif du photographe.
C'est le regard qui délimite, équilibre et structure.
Le grenier, l'étal, le magasin, l'entrepôt, la décharge
ou le terrain vague retiennent en masse des objets dans un effet comparable
à celui produit par l'avancée des glaciers :
avec le temps la glace laisse remonter en surface ce qu'elle charrie.
Le photographe guette et identifie ce phénomène si particulier
dans le cycle de vie des objets. Il n'organise pas la prise de vue comme
dans la nature morte. Il se tient à l'affût de la moindre
apparition et du plus modeste gisement. Il traque l'événement :
ce qui fait art.
En
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