[Blaise Pascal], Onzième lettre escrite par l'auteur des "Lettres au provincial" aux Révérends Pères jésuites. Du 18 aoust 1656
[Blaise Pascal], Lettre escritte à un provincial par un de ses amis. Sur le sujet des disputes presentes de la Sorbonne. De Paris ce 23. Janvier 1656…
[Blaise Pascal], Cinquiéme lettre, escritte à un provincial par un de ses amis. De Paris le 20 mars 1656
[Blaise Pascal], Dix-septiéme lettre escritte par l’auteur des Lettres. Au Reverend P. Annat Jesuite. Du 23. Janvier 1657 ; Dix-huitiéme lettre au Reverend P. Annat, Jesuite
Bibliothèque nationale de France, Réserve des livres rares, D-4045 (19)
© Bibliothèque nationale de France
Les deux dernières Provinciales occupent une place à part : changeant de nouveau de destinataire, non plus adressées collectivement aux jésuites mais au seul P. Annat après la parution de La Bonne foi des jansénistes en décembre 1656, elles ont aussi pour singularité de rompre avec les développements des douze lettres précédentes sur la morale des jésuites pour revenir à la question première de la grâce. Ce retour s’explique par la volonté de répondre à l’accusation d’hérésie lancée par le P. Annat, qui appelait à ramener le débat sur son plan doctrinal ; mais il tient aussi à un projet que l’Assemblée générale du clergé de France mûrissait depuis le printemps de l’année 1655 : celui d’imposer aux docteurs et aux membres du clergé de signer un formulaire de foi approuvant la condamnation portée par la bulle Cum occasione. Un premier formulaire avait été élaboré dès septembre 1656 « pour la réception et souscription de la constitution de notre saint père le pape Innocent X portant condamnation de la doctrine des cinq propositions de Cornelius Jansénius ». Aussi convenait-il de prouver qu’un refus de signature n’était pas constitutif du chef d’hérésie. Derrière la question doctrinale, la signature du formulaire est ainsi « l’enjeu des dix-septième et dix-huitième Provinciales » (Shiokawa 2012), dont la diffusion fut considérable. On procéda concomitamment à deux éditions de la dix-septième lettre en 8 et 12 pages, à propos desquelles le sieur de Saint-Gilles écrivait le 6 février 1657 à Florin Périer : « il n’y en a encore que dix mille de tirées, six mille de la petite et quatre mille de l’autre, et il nous en faut encore beaucoup, parce qu’on rompra les formes ». La question du formulaire explique aussi la diffusion tardive de la dernière lettre : bien que datée du 24 mars 1657, elle ne fut mise en circulation qu’au début du mois de mai. Ce délai était dû à des négociations secrètement menées au mois d’avril entre l’archevêque de Rouen François Harlay de Champvallon et l’agent de Port-Royal Guillaume du Gué de Bagnols, en vue de trouver un compromis. L’échec des tractations décida de la publication de la dix-huitième Provinciale dans les jours suivants. Elle devait être la dernière de la série »: un projet de dix-neuvième lettre, poursuivant le propos des deux précédentes et également adressée au P. Annat, ne fut pas mené à terme et n’est connu que par la copie de notes préparatoires conservée à la suite de la « seconde copie » des Pensées. On a parfois aussi présenté comme « dix-neuvième Provinciale » la Lettre d’un avocat au Parlement, libelle port-royaliste daté du 1er juin 1657 qui appelait le Parlement à s’opposer à l’exécution de la décision de l’Assemblée du clergé. Pascal a probablement collaboré à la rédaction de ce texte, qui néanmoins, ne se réclamant pas du même auteur que les dix-huitProvinciales, ne peut qu’être abusivement intégré à leur série.
 
 

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