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Est-il possible de l'identifier avec l'un des enlumineurs
connus sur la place de Paris à cette Epoque ? Avec toutes les précautions qui s'imposent
dans un cas aussi délicat, il serait possible de reconnaître en lui, le maître de l'Epître
d'Othéa, dont il partage nombre de caractéristiques. Deux peintures du français 616
sont particulièrement parlantes à cet égard : il s'agit de la chasse au cerf du folio 68 et du dépeçage du sanglier du
folio 73v. Dans les deux scènes, le maître B a utilisé un fond d'un bleu profond, d'un
effet presque crépusculaire, assez analogue aux ciels du maître de l'Epître
d'Othéa. L'autre dominante de ce dernier artiste, un orange flamboyant, apparaît
également chez le maître B. Mais c'est surtout dans les têtes de ses personnages que le
maître B se révèle proche du maître de l'Epître : les traits du visage au lieu
d'être dessinés de façon analytique comme chez les artistes du Bedford trend,
sont le plus souvent évoqués chez lui au moyen de quelques accents elliptiques (folio 40v). Dans quelques cas
exceptionnels, les visages des personnages du maître B semblent avoir été peints (ou
repeints) par un artiste du Bedford trend (ff. 67 et 70). Dans la
seconde de ces peintures, cette intervention se limite aux têtes des deux grands
personnages de la partie supérieure, figurant Gaston Phébus et le chef des veneurs. Certaines
faiblesses dans les peintures relevant du style du maître B semblent indiquer qu'il
était lui-même assisté de collaborateurs, ou qu'il a accordé moins de soin à
l'exécution de ces peintures (ff. 29v, 31v, 34v, 36, 37, 51, 55 et 106v). A l'artiste lui-même semblent attribuables les
peintures des feuillets 37v, 40v, 45v, 46v, 53, 58v, 61v, 62v, 67, 68, 70, 72, 73, 73v et 77v. |