Encyclopédie des arts du cirque

Arts du cirque

Nez Rond, pantomime-parodie

Nez Rond, pantomime-parodie
Affiches américaines, ateliers Émile Lévy (Paris), 1891
Collection Jacob/William. CNAC, Châlons-en-Champagne ; La Tohu, Cité du cirque Montréal, Québec
© Centre national des arts du cirque, collection Jacob/William
Fantastique pied de nez à la formidable production, à la distribution démesurée, d’Hyppolite Houcke et Edouard Lalo à l’Hippodrome au Pont de l’Alma, Néron, Victor et Charles Franconi conçoivent une pantomime parodique : Nez Rond. Présentée en deuxième partie de spectacle, la fantaisie évoque en trois tableaux L’Empoisonnement de Britannicus, Les chrétiens livrés aux lions et L’Incendie. Au lendemain de la première représentation, donnée le 18 juillet 1891, les chroniqueurs s’amusent en racontant comment des scènes historiques dramatiques sont détournées. Le ton est donné dès l’entrée de l’empereur Néron… interprété par l’auguste Guyon. Mais plus cruel est le coup porté au Néron de l’Hippodrome avec une caricature en chiffon de sa cage monumentale, une « grille » montée tout autour de l’arène que Le Gaulois du 26 août 1891 qualifie de « chose la plus extraordinaire vue au théâtre ».
Le public vient nombreux pour s’esclaffer devant la course de faux lions malmenés par des martyrs récalcitrants ou l’incendie de Rome provoqué par des singes cavaliers portant des feux de Bengale rougeoyants. La parodie vit des beaux jours jusqu’à la fin de la saison du Cirque d’Eté, en octobre, tandis que la super-production de l’Hippodrome, lancée le 28 mars de la même année, est remplacée dans le courant de l’été par une reprise de la Jeanne d’Arc de la saison précédente, avec cependant une petite prolongation jusqu’au 31 août des « lions en liberté ».
 
Source : La Liberté du 19 juillet 1891.