Hugo, « l'homme océan »

 

Prêtant l’oreille aux flots qui ne peuvent dormir
À l’air dans la nuée
J’erre sur les hauts lieux, d’où l’on entend gémir
Toute chose créée.

Les Voix intérieures
   

La mer est omniprésente dans l’œuvre de Victor Hugo. C’est sur l’évocation d’une mer dévorante que s’ouvrent Les Travailleurs de la mer : "L’Atlantique ronge nos côtes." C’est sur le chagrin d’une noyade que s’achève L’Homme qui rit : "Quand Ursus revint à lui, il ne vit plus Gwynplaine, et il aperçut près du bord Homo qui hurlait dans l’ombre en regardant la mer."
L’image du poète écrivant debout face à la mer, dans le petit belvédère vitré qu’il s’était aménagé à Hauteville House, est dans toutes les mémoires ; il s’y sent, de son propre aveu, comme "dans la cabine du capitaine", "ouvert à tous les horizons".
À l’instar des marins, il se fait fort de prouver que "le chaos est navigable", et définit l’artiste comme "un combattant du gouffre".
Car la mer est le véritable lieu du poète, son destin et sa solitude "hors des vivants" : "perdre terre, quel mot saisissant !". Il en est à la fois l’aventureux navigateur et la vague même :

Ces ondes, ce flux et ce reflux, ce va-et-vient terrible, ce bruit de tous les souffles, ces noirceurs et ces transparences, ces végétations propres au gouffre […], ces enfers et ces paradis de l’immensité éternellement émue, cet insondable, tout cela peut être dans un esprit.

William Shakespeare

 

 

Les documents



Ma destinée
Marine
Navire dans la tourmente

 


Le dossier