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Le cheval

Le cheval est le grand absent du Livre évoqué par brèves allusions alors qu’il est le constant compagnon du veneur. Mais c’est oublier qu’au Moyen Age, le seigneur est avant tout un cavalier; le comte de Foix ne ressent pas la nécessité de traiter du cheval qui est comme une partie intégrante de lui-même.

Le portrait du veneur sur son cheval se retrouve dans de nombreuses illustrations des deux manuscrits :
"Il doit être bien monté de trois grands chevaux et tenir de sa main gantée l'estortoire [...] Et aussi, si le cheval est ombrageux ou qu'il choppe en avant, on lui en donne parfois sur la tête ; ainsi fait-on à son valet où à un chien, s'il est besoin" (XLV).

Phébus est probablement un cavalier émérite dont la compétence se révèle par des notations judicieuses qui se glissent, de place en place, dans le livre :
  

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"Tout veneur doit chevaucher court plutôt que long, car il en est plus aisé et fatigue moins son cheval ; car, s'il monte une côte, il se peut soutenir sur ses étriers et pèsera moins sur son cheval, et se peut tourner et virer çà et là et se baisser. Mais, s'il chevauchait long, il ne le pourrait faire" (LIV).
"Le cheval qu'il a mené en quête dès le matin, il doit l'envoyer au relais et chevaucher l'autre. Et s'il vient au relais il doit remonter sur le premier, afin que chacun des chevaux ait moins de peine" (XLIV).

Beaucoup de ces petites phrases montrent l’attention et les égards qu’il portait à ses montures et sonnent parfois comme des souvenirs ou des confidences :
"Aussi les chevaux des marchands, qui sont gras et gros et sont au repos, ne pourraient fournir une longue journée de course comme mes coursiers qui sont toujours en haleine" (XXVII).
"Puis il doit aller voir ses chevaux et les faire vautrer et les frotter et satisfaire de tout ce qu'il pourra, lui et son valet, comme de bonne litière, de foin et d'avoine. Et s'ils ont eu mauvaise journée, surtout en hiver, il leur doit donner à boire de l'eau tiède mêlée de bonne farine de froment" (XLIV).
"Je dis aussi que, si le sanglier l'attaque de face, il ne doit pas s'y arrêter, mais, après l'avoir frappé, passer outre, afin qu'il ne le blesse ni lui ni son cheval" (LIV).

Il ne faut pas oublier enfin, que, de la même époque, datent des traités sur les chevaux et leur entretien comme l’ouvrage, vers 1390, de Johan Alvares de Salamiellas, Libro de menescalcia y de albeyteria, conservé à la Bibliothèque nationale de France (BnF, ms. espagnol 214) dont le commanditaire est un cousin bâtard de Gaston Phébus, Jean de Béarn, sénéchal de Bigorre et capitaine de Lourdes.