Couverture de La Science en images : Série encyclopédique Glucq des leçons de choses illustrées
Jules Hénault (1859-1909) (lithographe), 1906.
BnF, Estampes et photographie, TZ-276 (3)-PET FOL
© Bibliothèque nationale de France
Parmi les différentes productions de l’imagerie Pellerin d’Epinal (relations de campagnes du Premier Empire, occasionnels, récits illustrés en 16 ou 20 tableaux, alignements de petits soldats à découper, albums à colorier, pantins, théâtre d’ombres, poupées à habiller, etc.) la série intitulée Série encyclopédique Glucq des leçons de choses illustrées et sous-titrée « Vulgarisation de la science et de l’industrie par l’imagerie populaire » fait figure d’originalité.
En 1880, la maison Pellerin s’associe en effet avec l’éditeur parisien Gaston Lucq (plus connu sous le pseudonyme de Glucq) pour produire des images de publicité industrielle ainsi que des images de propagande politique. Mais cette collaboration donne naissance à un autre projet : l’édition d’une encyclopédie à bas prix, composée de feuilles illustrées, destinées à être distribuées dans les écoles sous la forme de bon point ou de récompense. En 1884, ces feuilles sont rassemblées en un unique volume « pour répondre aux demandes d’instituteurs et d’institutrices qui désirent posséder pour eux-mêmes (la) série (…) à titre de précieux document instructif ». De nombreuses planches conservent un caractère publicitaire, mettant en scène des produits de consommation courante (par exemple, l’histoire du crayon Conté). Plusieurs d’entre elles, publiées pour la série, n’ont pas été intégrées au volume pour cette raison.
Cependant, la série ne se vend pas bien, peut-être en raison d’un prix trop élevé : en 1885, l'ouvrage était vendu 3 francs en broché, et 5 francs en relié. En 1896, l’association Pellerin-Glucq prend fin et l’Imagerie d’Epinal récupère la propriété de ces planches encyclopédiques. Pellerin, qui souhaitait transformer l’encyclopédie, enlève toute allusion publicitaire, actualise les anciennes planches, et en fait dessiner de nouvelles. La série est adaptée aux innovations techniques de son temps jusqu’aux années 1920.
La série s’inspire des leçons de choses, méthode d’apprentissage qui était en vogue dans les écoles : étudier d’abord les objets qui sont les plus familiers aux enfants, aller du connu à l’inconnu, du simple au composé. Les planches abordent essentiellement des connaissances pratiques liées aux progrès de la technologie et au développement de l’industrie, en partant de ce que l’enfant voit autour de lui : un journal, un bout de fil, un sucre, du papier, du verre, une bougie, un crayon, ou encore du chocolat.