Au Bonheur des dames

 

 

Je veux dans Au Bonheur des dames faire le poème de l'activité moderne. Donc, changement complet de philosophie : plus de pessimisme d'abord, ne pas conclure à la bêtise et à la mélancolie de la vie, conclure au contraire à son continuel labeur, à la puissance et à la gaieté de son enfantement. En un mot, aller avec le siècle, exprimer le siècle, qui est un siècle d'action et de conquête, d'efforts dans tous les sens. Ensuite, comme conséquence, montrer la joie de l'action et le plaisir de l'existence ; il y a certainement des gens heureux de vivre, dont les jouissances ne ratent pas et qui se gorgent de bonheur et de succès : ce sont ces gens-là que je veux peindre, pour avoir l'autre face de la vérité, et pour être ainsi complet ; car Pot-Bouille et les autres suffisent pour montrer les médiocrités et les avortements de l'existence.

Au Bonheur des dames, dossier préparatoire, ébauche

 

Onzième roman des Rougon-Macquart, Au Bonheur des dames paraît en 1883. Il met en scène les transformations architecturales de Paris et l'avènement des grands magasins. L'écriture est, selon la méthode de travail habituelle de Zola, précédée d'observations minutieuses qui constituent les notes préparatoires, celles-ci concernent le Bon Marché, les Grands Magasins du Louvre, À la Place Clichy. L'écrivain enquête pendant deux mois en février et mars 1882, il s'entretient notamment avec Beauchamp - ancien chef de comptoir au Louvre -, Léon Carbonnaux - chef de rayon au Bon Marché - et Mlle Dulit - employée au Saint-Joseph. Au fil des visites et des rencontres, les lieux, les innovations commerciales et les personnages se dessinent : les pistes qui suivent proposent d'explorer quatre domaines.

> La géographie d'un lieu
> Les techniques de vente
> Portraits : deux personnages en quête d'histoire
> Les grands magasins à l'affiche