Le Beau Narcisse
Honoré Daumier, 1842
Il était jeune et beau, de leurs douces haleines / Les zéphirs caressaient ses contours pleins d’attraits. / Et dans le miroir des fontaines / Il aimait comme nous à contempler ses traits. (Quatrain intime de M. Narcisse de Salvandy)
Planche n° 23 de la série « Histoire ancienne »
Lithographie, 3e état sur 4, avec la lettre (après modification de ‟comtemplerˮ en ‟contemplerˮ)
Épreuve sur blanc, don A. Curtis en 1949. 24,9 x 20 cm. Delteil 947
Le 4e état a été publié dans La Caricature, le 11 septembre 1842
Lithographie, 3e état sur 4, avec la lettre (après modification de ‟comtemplerˮ en ‟contemplerˮ)
Épreuve sur blanc, don A. Curtis en 1949. 24,9 x 20 cm. Delteil 947
Le 4e état a été publié dans La Caricature, le 11 septembre 1842
BnF, département des Estampes et de la Photographie, RÉSERVE DC-180 (P)-4
© Bibliothèque nationale de France
Après avoir lu Télémaque, L’Iliade et L’Odyssée, selon le témoignage de Jean Gigoux (Causerie sur les artistes de mon temps, p. 54), Daumier entreprend une suite de cinquante lithographies consacrées à l’histoire et à la mythologie antiques. Elles seront publiées dans Le Charivari, entre décembre 1841 et janvier 1843. La caricature, alliée à la parodie, lui permet de tourner en dérision tout l’arsenal conventionnel de l’académisme de la peinture néo-classique.
Baudelaire a écrit à propos de cette série dans L’École païenne : « Daumier fit un ouvrage remarquable, l’Histoire ancienne, qui était pour ainsi dire la meilleure paraphrase du mot célèbre : Qui nous délivrera des Grecs et des Romains ? Daumier s’est abattu brutalement sur l’antiquité et la mythologie, et a craché dessus. Et le bouillant Achille, et le prudent Ulysse, et la sage Pénélope, et Télémaque, ce grand dadais, et la belle Hélène, qui perdit Troie, et la brûlante Sapho, cette patronne des hystériques, et tous enfin nous apparurent dans une laideur bouffonne qui rappelait ces vieilles carcasses d’acteurs classiques qui prennent une prise de tabac dans les coulisses. Eh bien ! j’ai vu un écrivain de talent pleurer devant ces estampes, devant ce blasphème amusant et utile. Il était indigné, il appelait cela une impiété. Le malheureux avait encore besoin d’une religion. »
Baudelaire a écrit à propos de cette série dans L’École païenne : « Daumier fit un ouvrage remarquable, l’Histoire ancienne, qui était pour ainsi dire la meilleure paraphrase du mot célèbre : Qui nous délivrera des Grecs et des Romains ? Daumier s’est abattu brutalement sur l’antiquité et la mythologie, et a craché dessus. Et le bouillant Achille, et le prudent Ulysse, et la sage Pénélope, et Télémaque, ce grand dadais, et la belle Hélène, qui perdit Troie, et la brûlante Sapho, cette patronne des hystériques, et tous enfin nous apparurent dans une laideur bouffonne qui rappelait ces vieilles carcasses d’acteurs classiques qui prennent une prise de tabac dans les coulisses. Eh bien ! j’ai vu un écrivain de talent pleurer devant ces estampes, devant ce blasphème amusant et utile. Il était indigné, il appelait cela une impiété. Le malheureux avait encore besoin d’une religion. »
Images liées
© BnF, Éditions multimédias, 2021