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Ces deux derniers siècles auront-ils
été l’âge d’or du manuscrit d’auteur ? Comme si le sacre romantique de
l’écrivain avait entraîné la sacralisation de ses manuscrits, y compris
de ses brouillons les plus laborieux, où apparaissent à l’état naissant
le génie et la beauté. Le geste emblématique de Victor
Hugo léguant ses papiers à la Bibliothèque nationale en institutionnalise
la valeur dès la fin du XIXe siècle et inaugure un mouvement
qui ne cessera de s’amplifier. L’importance désormais accordée aux traces
de leur travail par les écrivains eux-mêmes et le goût contemporain pour
les signes précieux et instables de la création vont faire du manuscrit
tout à la fois un "objet-culte",
un objet d’art et un objet d’étude. |
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