Tout est cercle dans cette image vue en plongée depuis la coupole du cirque Medrano. Ainsi représenté, vivement éclairé, cerné par un public compact qui fixe son centre, l’espace scénique livre une forme de nudité… habitée. Comme pour accentuer encore le jeu des cercles concentriques constitués par la banquette de piste, les rangées de spectateurs, la structure du cirque ponctuée de colonnades en rond, le peintre inscrit son sujet dans un cercle, et les trois clowns musiciens dans deux ronds de lumière.
Cette petite scène peut expliquer la fascination de Jacques Copeau (1879-1949) pour ce trio de clowns. Homme de théâtre préoccupé par la mobilité des acteurs, la souplesse, la vivacité de leur jeu et leur relation à l’espace vide, il n’hésitera pas à demander à Paul, Albert et François Fratellini d’accueillir en entraînement ses apprentis comédiens sur la piste de Medrano.