Le cirque Medrano à Paris
Carte postale, vers 1910
Centre national des arts du cirque, archives Tristan Rémy
© D.R.
Érigé au coin de la rue des Martyrs et du boulevard Rochechouart par Ferdinand Beert dit Fernando, un acrobate et écuyer belge, l’établissement en pierre succède au modeste chapiteau monté en 1873 près des fossés du nord de Paris, alors presque à la campagne. C’est dans la liesse qu’il est inauguré en juin 1875 par ses artistes et son public populaire et bigarré, celui de la bohême et des « lorettes ». Son avènement complète et ranime un peu les deux autres cirques de la capitale, le Cirque d’Été aux Champs-Élysées, et le Cirque d’Hiver entre la Bastille et la République, où se pressent les sportsmen amateurs d’exercices équestres et d’exploits gymnastiques.
Fernando et plus tard son fils Louis enrichissent peu à peu et changent souvent leur programme, pour fidéliser le Paris des poètes, des chansonniers, des goguettiers, des peintres et autres rapins, de Bruant à Willette et Degas, d’Ibels à Toulouse-Lautrec…
Dans la troupe percent quelques personnalités comme un talentueux acrobate florentin du nom de Gustave Fratellini et un puissant trapéziste madrilène, Geronimo Medrano, qui a fait ses preuves au cirque de Théodore Rancy et au Cirque d’Été. Ce dernier endosse à plaisir un maillot et une trousse de velours noir brodé et une perruque tricuspide rousse pour camper un personnage de clown à l’anglaise bientôt baptisé Boum-Boum, pour sa façon de héler le chef d’orchestre pour qu’il reprenne la musique. Sur la piste de Fernando il a pour partenaire l’Auguste Baptistin (Gilardoni) et de petits animaux dont sa truie Porte-Veine ou l’Âne Bébé Bardo. Sur celle du fastueux Nouveau Cirque bientôt bâti rue Saint-Honoré, il s’affirme comme régisseur général. Son assurance et son entregent l’amènent à racheter à Louis Fernando en 1897 l’établissement en difficulté, auquel il donne son nom. Sous sa houlette le Cirque Medrano poursuit son destin de « cirque des clowns » où sera notamment révélé Grock et où seront sacrés le trio Fratellini et tant d’autres, et de « cirque des peintres » avec une nouvelle génération, celle de Foujita, Georges Rouault, Jean Dufy, Pablo Picasso, Max Jacob ou Fernand Léger…
À sa mort, le 24 avril 1912, le cirque montmartrois est dirigé par sa veuve, Berthe Medrano (née Perrin) et par Rodolphe Bonten, un homme de spectacle reconnu, qui transmet les rênes du cirque à Jérôme Medrano qui attendait son heure et sa majorité effective, le 18 mai 1928.
Sources :
- Tristan Rémy, Fernando, Hors série du Cirque dans l’Univers, 1979.
- Christian Dupavillon, Architectures du cirque des origines à nos jours, 2001, p. 217.
- Dominique Denis, Medrano Boum-Boum, 1897-1928, Éditions Arts des 2 mondes, 2016.
Fernando et plus tard son fils Louis enrichissent peu à peu et changent souvent leur programme, pour fidéliser le Paris des poètes, des chansonniers, des goguettiers, des peintres et autres rapins, de Bruant à Willette et Degas, d’Ibels à Toulouse-Lautrec…
Dans la troupe percent quelques personnalités comme un talentueux acrobate florentin du nom de Gustave Fratellini et un puissant trapéziste madrilène, Geronimo Medrano, qui a fait ses preuves au cirque de Théodore Rancy et au Cirque d’Été. Ce dernier endosse à plaisir un maillot et une trousse de velours noir brodé et une perruque tricuspide rousse pour camper un personnage de clown à l’anglaise bientôt baptisé Boum-Boum, pour sa façon de héler le chef d’orchestre pour qu’il reprenne la musique. Sur la piste de Fernando il a pour partenaire l’Auguste Baptistin (Gilardoni) et de petits animaux dont sa truie Porte-Veine ou l’Âne Bébé Bardo. Sur celle du fastueux Nouveau Cirque bientôt bâti rue Saint-Honoré, il s’affirme comme régisseur général. Son assurance et son entregent l’amènent à racheter à Louis Fernando en 1897 l’établissement en difficulté, auquel il donne son nom. Sous sa houlette le Cirque Medrano poursuit son destin de « cirque des clowns » où sera notamment révélé Grock et où seront sacrés le trio Fratellini et tant d’autres, et de « cirque des peintres » avec une nouvelle génération, celle de Foujita, Georges Rouault, Jean Dufy, Pablo Picasso, Max Jacob ou Fernand Léger…
À sa mort, le 24 avril 1912, le cirque montmartrois est dirigé par sa veuve, Berthe Medrano (née Perrin) et par Rodolphe Bonten, un homme de spectacle reconnu, qui transmet les rênes du cirque à Jérôme Medrano qui attendait son heure et sa majorité effective, le 18 mai 1928.
Sources :
- Tristan Rémy, Fernando, Hors série du Cirque dans l’Univers, 1979.
- Christian Dupavillon, Architectures du cirque des origines à nos jours, 2001, p. 217.
- Dominique Denis, Medrano Boum-Boum, 1897-1928, Éditions Arts des 2 mondes, 2016.
Images liées
BnF, Éditions multimédias, 2021