Cirque Medrano, « Les trois genres de cirque »
Affiche d’Antonin Magne, Bedos & Cie (Paris), 1936
Impression photomécanique, 160 × 240 cm
BnF, département des Arts du spectacle, AFF-8656
© Bibliothèque nationale de France
Créé en juin 1875 par le Belge Ferdinand Beert sous l’enseigne Cirque Fernando, ce cirque est reprit en 1897 par Geronimo Medrano, le clown Boum-Boum. À sa mort, le 24 avril 1912, le cirque montmartrois est dirigé par sa veuve, Berthe Medrano (née Perrin) et par Rodolphe Bonten, qu’elle épouse en secondes noces pour garantir l’éducation et l’avenir de son fils. Directeur et homme de spectacle reconnu, Rodolphe Bonten transmet les rênes du cirque à Jérôme Medrano qui attendait son heure et sa majorité effective, le 18 mai 1928.
Fin observateur de l’évolution de cette forme spectaculaire, Jérôme Medrano tente l’aventure du « voyage » en installant d’abord sur les places de France une semi-construction en bois de 36 mètres de diamètre, charpentée sur 12 demi-fermes et mâts, rachetée au Cirque Palisse, qui débute le 30 septembre 1932 au Havre à l’ouverture de la Foire Saint-Michel.
Aux deux établissements, celui de Paris en pierre et le cirque démontable en bois, il adjoint en 1936 un véritable cirque volant. Réalisé en toile blanche, le chapiteau est un quatre mâts monté à l’américaine, en ligne, ovoïde, d’une soixantaine de mètres. Son organisation est soignée autant que sa présentation : services de sécurité et d’urgence sur place, personnel en livrée, sonorisation, appareils de chauffage ou ventilateurs, gradins confortables. Seule la visibilité, point faible de ces chapiteaux trop vastes, laisse à désirer. Confiée à Jean Coupan, la communication s’appuie sur la présence systématique, dans toutes les villes de tournée et alentours, d’affiches dessinées par un illustrateur de renom, Antonin Magne et un message fort qui dit en substance : le fameux cirque de Paris, Medrano, vient à votre rencontre où que vous habitiez, avec ses meilleures attractions et les installations les plus modernes. Dans ce tour de France qui dure deux saisons, Jérôme et Violette Medrano s’entourent d’ambassadeurs de choix. En 1936, la cavalerie en liberté et la haute école sont assurés par Henri et Tilly Rancy, l’entrée de cage révèle Togare et ses tigres et l’équipe de clowns réunit Théodore, Charley, Cairoli et Carletto, tandis que le duo historique des Clerans rôde son Saut de la mort. En 1937, les frères Ernest et Albert Carré perpétuent la tradition du cirque équestre, les Zemganno donnent une version moderne, magistrale, de passes au trapèze volant en lumière noire et un autre groupe de tigres évolue sous la chambrière de Vojtech Trubka, le dompteur en gants blancs. Pour la partie comique la direction s’en est remise sans grand risque au trio Fratellini composé de François, Paul et Albert, sacrés vingt ans plus tôt sur la piste de… Medrano.
Sources :
- Christian Dupavillon, Architectures du cirque des origines à nos jours, 2001, p. 217.
- Adrian, Sur les chemins des grands cirques voyageurs, Éditions Paul Adrian, 1959, p. 113-114.
- Dominique Denis, Medrano Boum-Boum, 1897-1928, p. 180.
Fin observateur de l’évolution de cette forme spectaculaire, Jérôme Medrano tente l’aventure du « voyage » en installant d’abord sur les places de France une semi-construction en bois de 36 mètres de diamètre, charpentée sur 12 demi-fermes et mâts, rachetée au Cirque Palisse, qui débute le 30 septembre 1932 au Havre à l’ouverture de la Foire Saint-Michel.
Aux deux établissements, celui de Paris en pierre et le cirque démontable en bois, il adjoint en 1936 un véritable cirque volant. Réalisé en toile blanche, le chapiteau est un quatre mâts monté à l’américaine, en ligne, ovoïde, d’une soixantaine de mètres. Son organisation est soignée autant que sa présentation : services de sécurité et d’urgence sur place, personnel en livrée, sonorisation, appareils de chauffage ou ventilateurs, gradins confortables. Seule la visibilité, point faible de ces chapiteaux trop vastes, laisse à désirer. Confiée à Jean Coupan, la communication s’appuie sur la présence systématique, dans toutes les villes de tournée et alentours, d’affiches dessinées par un illustrateur de renom, Antonin Magne et un message fort qui dit en substance : le fameux cirque de Paris, Medrano, vient à votre rencontre où que vous habitiez, avec ses meilleures attractions et les installations les plus modernes. Dans ce tour de France qui dure deux saisons, Jérôme et Violette Medrano s’entourent d’ambassadeurs de choix. En 1936, la cavalerie en liberté et la haute école sont assurés par Henri et Tilly Rancy, l’entrée de cage révèle Togare et ses tigres et l’équipe de clowns réunit Théodore, Charley, Cairoli et Carletto, tandis que le duo historique des Clerans rôde son Saut de la mort. En 1937, les frères Ernest et Albert Carré perpétuent la tradition du cirque équestre, les Zemganno donnent une version moderne, magistrale, de passes au trapèze volant en lumière noire et un autre groupe de tigres évolue sous la chambrière de Vojtech Trubka, le dompteur en gants blancs. Pour la partie comique la direction s’en est remise sans grand risque au trio Fratellini composé de François, Paul et Albert, sacrés vingt ans plus tôt sur la piste de… Medrano.
Sources :
- Christian Dupavillon, Architectures du cirque des origines à nos jours, 2001, p. 217.
- Adrian, Sur les chemins des grands cirques voyageurs, Éditions Paul Adrian, 1959, p. 113-114.
- Dominique Denis, Medrano Boum-Boum, 1897-1928, p. 180.
Images liées
BnF, Éditions multimédias, 2021