Les Frères Pezon
Affiches américaines, ateliers Charles Lévy (Paris), 1888
Lithographie en couleur, 123 x 91 cm
BnF, département des Estampes et de la photographie, ENT DN-1 (LEVY, Charles/9)-ROUL
© Bibliothèque nationale de France
Selon l’usage dans certaines dynasties foraines comme celles des Amar ou des Bouglione, plusieurs générations de Pezon, descendants de Jean-Baptiste, colporteur, et de Catherine Cornut vont se consacrer au dressage et à l’exhibition d’animaux sauvages. Sur leurs cinq fils, deux sont à l’origine d’une ménagerie foraine : Jean-Baptiste, dit Baptiste (1827-1897), qui apprivoise un loup à l’âge de quinze ans et Jean (1831-1874), dit Jean de l’Ours, qui, jeune berger, commence par dresser des vautours. Ils vont s’associer pour former dans un premier temps une arène de combat, puis une ménagerie à l’enseigne des Pezon. Né en 1840, Théodore, commence par les rejoindre puis fonde sa propre ménagerie avec sa femme, Anna Constantial.
C’est Gilbert, dit Alexandre (1861-1895), qui reprend la ménagerie avec sa mère après le brusque décès de Théodore à Châlons-sur-Marne en 1880. Lorsque son cadet, Edmond (1868-1916) délaissant ses études, vient en renfort, ils prennent la route avec la ménagerie des Frères Pezon, décidés à se mesurer aux grands noms de la Banque, Bidel et Pezon, l’oncle Baptiste.
Cette affiche du début de l’année 1888 marque leur arrivée à Paris. Elle détaille plusieurs séquences de dressage présentées dans des médaillons comme autant d’exploits accomplis par les deux frères et la jeune épouse d’Alexandre, sa cousine Maria-Marguerite (1864-1894). Alexandre correspond à l’image du belluaire intrépide, en dolman rouge soutaché d’or et Edmond campe un dandy en habit. Les jeunes gens affichent fièrement leur détermination pour entrer dans la cage et affronter serpents, ours, loups, tigres et lions devant des Parisiens avides d’exhibitions spectaculaires. Mais dans ce corps à corps insensé avec la nature, ils n’évitent pas le destin de la plupart des dompteurs. Attaqué sept ans plus tôt par sa grande lionne Sultane, Alexandre était couturé de cicatrices et Edmond, gravement blessé par le lion Roland durant la Foire des Gobelins en septembre de cette même année 1888, portera désormais un gant noir pour cacher un bras affreusement mutilé. Cette déchirure dans la belle image ne l’empêchera pas de diriger ensuite, seul depuis la fin de l’Exposition universelle de 1900, un établissement zoologique animé par une équipe de dompteurs maison.
Mais les ménageries foraines connaissent le déclin. Avec la Grande Guerre elles vont disparaître pour laisser la place au cirque-ménagerie, plus diversifié dans ses présentations.
Source :
- Marius Gibelin, Dompteurs Lozériens : la dynastie des Pezon. De Rimeize,… St Chély… à Paris, édité par l’auteur, 2002.
C’est Gilbert, dit Alexandre (1861-1895), qui reprend la ménagerie avec sa mère après le brusque décès de Théodore à Châlons-sur-Marne en 1880. Lorsque son cadet, Edmond (1868-1916) délaissant ses études, vient en renfort, ils prennent la route avec la ménagerie des Frères Pezon, décidés à se mesurer aux grands noms de la Banque, Bidel et Pezon, l’oncle Baptiste.
Cette affiche du début de l’année 1888 marque leur arrivée à Paris. Elle détaille plusieurs séquences de dressage présentées dans des médaillons comme autant d’exploits accomplis par les deux frères et la jeune épouse d’Alexandre, sa cousine Maria-Marguerite (1864-1894). Alexandre correspond à l’image du belluaire intrépide, en dolman rouge soutaché d’or et Edmond campe un dandy en habit. Les jeunes gens affichent fièrement leur détermination pour entrer dans la cage et affronter serpents, ours, loups, tigres et lions devant des Parisiens avides d’exhibitions spectaculaires. Mais dans ce corps à corps insensé avec la nature, ils n’évitent pas le destin de la plupart des dompteurs. Attaqué sept ans plus tôt par sa grande lionne Sultane, Alexandre était couturé de cicatrices et Edmond, gravement blessé par le lion Roland durant la Foire des Gobelins en septembre de cette même année 1888, portera désormais un gant noir pour cacher un bras affreusement mutilé. Cette déchirure dans la belle image ne l’empêchera pas de diriger ensuite, seul depuis la fin de l’Exposition universelle de 1900, un établissement zoologique animé par une équipe de dompteurs maison.
Mais les ménageries foraines connaissent le déclin. Avec la Grande Guerre elles vont disparaître pour laisser la place au cirque-ménagerie, plus diversifié dans ses présentations.
Source :
- Marius Gibelin, Dompteurs Lozériens : la dynastie des Pezon. De Rimeize,… St Chély… à Paris, édité par l’auteur, 2002.
BnF, Éditions multimédias, 2021